Abdeslam, Abaaoud, Mostefaï : qui sont les suspects des attentats du 13 novembre ?
Salah Abdeslam a été arrêté, vendredi, à Molenbeek, en Belgique. Une arrestation qui fait dire à François Hollande que les personnes impliquées dans les attentats du 13 novembre étaient "beaucoup plus nombreuses" qu'envisagé au départ.
L'arrestation de Salah Abdeslam, vendredi 18 novembre, pourrait permettre de découvrir de nouveaux éléments dans l'enquête sur les attentats du 13 novembre. François Hollande estime d'ailleurs que la traque et la capture de cette figure des jihadistes ont montré que "tous ceux qui ont permis, organisé ou facilité" les attentats de Paris étaient "beaucoup plus nombreux" qu'imaginé au départ.
>> DIRECT. Arrestation d'Abdeslam, les suites
Francetv info fait le point sur les personnages impliqués dans les attaques du 13 novembre.
Les kamikazes du Stade de France
Bilal Hadfi. Agé de 20 ans, ce Français résidant en Belgique est l'un des trois kamikazes s'étant fait exploser aux abords du Stade de France. Surnommé "Billy the hood", le plus jeune des kamikazes est allé en Syrie. Il se serait radicalisé progressivement à partir du printemps 2014, décrit Le Monde.
Ahmad Al-Mohammad et Mohammad Al-Mahmod. Il s'agit des deux autres kamikazes de Saint-Denis, retrouvés avec de faux passeports syriens. Les deux hommes sont probablement frères. Ils ont été enregistrés parmi les migrants passés par la Grèce, après avoir été secourus au large de l'île de Leros.
Salah Abdeslam. Il est soupçonné d'avoir convoyé les kamikazes du Stade de France. Ce Français de 26 ans s'était évaporé dans la nature après son exfiltration de Paris par des proches au lendemain des attentats. Petit délinquant radicalisé n'ayant jamais combattu en Syrie, il est soupçonné d'avoir eu, au moins, un rôle clé de logisticien dans les attentats du 13 novembre. Il a été arrêté vendredi à Molenbeek après quatre mois de cavale. Pendant son interrogatoire, il a indiqué qu'il "voulait se faire exploser" le soir du 13 novembre, mais qu'il "a fait machine arrière".
Le commando des terrasses
Abdelhamid Abaaoud. Belgo-Marocain de 28 ans, né à Molenbeek, il est présenté comme l'"un des cerveaux" des tueries. Il est l'un des trois membres du commando qui a fait feu sur des terrasses de cafés et restaurants parisiens, le soir du 13 novembre. Pour la justice, Abaaoud comptait se faire exploser à la Défense, le 18 ou 19 novembre. Il serait aussi impliqué dans plusieurs attentats déjoués en France. Condamné en Belgique par défaut à 20 ans de réclusion, il avait rejoint la Syrie en 2014. Il a été tué le 18 novembre lors d'un assaut policier contre un appartement de Saint-Denis, au nord de Paris.
Brahim Abdeslam. Français de 31 ans résidant en Belgique, il est le frère de Salah Abdeslam. Il s'est fait exploser, seul, au Comptoir Voltaire, une brasserie du 11e arrondissement, au terme d'une équipée meurtrière. Il était connu de la justice belge pour des vols et des escroqueries. Malgré une formation d'électricien, il a longtemps été au chômage. Il passait ses journées à regarder des DVD et à écouter de la musique, et préférait le cannabis et la bière aux mosquées, comme le révèle l'enquête de francetv info.
Chakib Akrouh. Belgo-Marocain de 25 ans, il est le troisième homme du commando des terrasses. Il s'est fait exploser le 18 novembre lors de l'assaut de Saint-Denis. Il était inconnu des services de police jusqu'en janvier 2013. Après sa radicalisation, il se rend en Turquie puis en Syrie pour rejoindre les rangs de l'État islamique. Présenté comme calme et discret, il avait été jugé en son absence à Bruxelles et condamné à cinq ans de prison. Il a été identifié par comparaison génétique avec sa mère.
Les assaillants du Bataclan
Samy Amimour. Ex-chauffeur de bus de 28 ans, originaire de Drancy, en banlieue parisienne, il est le premier des assaillants du Bataclan à mourir, touché par les balles d'un policier. Dans sa jeunesse, il était bon élève, discret, "très gentil", issu d'une famille laïque et éduquée. Il avait été mis en examen en 2012 dans un dossier de terrorisme. Après avoir rejoint la Syrie en 2013, il était visé par un mandat d'arrêt international.
Omar Ismaïl Mostefaï. Français de 29 ans, né en banlieue parisienne, il est abattu lors de l'assaut policier au Bataclan. Il a été identifié grâce à un morceau de doigt. Il avait été condamné huit fois entre 2004 et 2010, mais jamais incarcéré. Fiché pour radicalisation depuis 2010, il avait séjourné en Syrie.
Foued Mohamed-Aggad. Alsacien de 23 ans originaire de Wissembourg, il s'est fait exploser lors de l'assaut. Il faisait partie d'un groupe d'amis du quartier de la Meinau, à Strasbourg, parti en Syrie. Enfant gentil mais influençable, selon ses proches. Sa femme a envoyé depuis la Syrie un SMS à sa mère annonçant sa mort "en martyr", ce qui a permis de l'identifier.
Les cibles de l'assaut de Saint-Denis
Abdelhamid Abaaoud. (Voir plus haut).
Chakib Akrouh. (Voir plus haut).
Hasna Aït Boulahcen. Française de 26 ans, cousine d'Abdelhamid Abaaoud, elle est la troisième personne morte lors de l'assaut de la police à Saint-Denis. Elle s'était retranchée avec Abaaoud et Akrouh dans un appartement. Elle a négocié cette planque, et c'est en la suivant que les enquêteurs sont arrivés jusqu'au cerveau des attentats. Hasna Aït Boulahcen a aussi joué un rôle de logisticienne dans les attentats en fournissant armes et munitions. Elle est morte quand Akrouh a déclenché son gilet explosif.
Jawad Bendaoud. Il n'était pas visé par l'assaut, mais a fourni le logement. Délinquant présenté comme un homme de main des marchands de sommeil de Saint-Denis, il a fourni le logement "contre rémunération". Il clame son innocence mais a été mis en examen et écroué, notamment pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", tout comme un de ses proches, Mohamed Soumah, 25 ans.
Les principaux complices de Molenbeek
Mohamed Belkaïd. Algérien de 35 ans, il "serait plus que vraisemblablement" l'homme qui a apporté un soutien logistique aux commandos des attentats du 13 novembre sous la fausse identité de Samir Bouzid, selon le parquet fédéral belge. Il aurait notamment transféré 750 euros à Hasna Aït Boulahcen et a été contrôlé aux côtés de Salah Abdeslam dans une voiture en septembre 2015. Il a été tué lors d'une perquisition à Forest le 15 mars.
Mohamed Abrini. Belgo-Marocain de 30 ans, il a été filmé le 11 novembre dans une station-service sur l'autoroute entre Paris et Bruxelles en compagnie de Salah Abdeslam. Il est parti en Syrie sans doute en août 2014 avant de revenir en Belgique. Il est toujours activement recherché après l'arrestation de ce dernier, car suspecté de complicité dans la préparation des attentats de Paris. Sa famille assure qu'il était à Bruxelles le soir du 13 novembre, indique Le Soir.
Najim Laachraoui. Identifié lundi 21 mars, cet homme a présenté une fausse carte d'identité au nom de Soufiane Kayal lors du contrôle du 9 septembre à la frontière entre la Hongrie et l'Autriche où il était en compagnie de Salah Abdeslam. Il est soupçonné d'avoir apporté, lui aussi, un soutien logistique dans la préparation des attentats. Il reste activement recherché.
Les autres suspects inculpés en Belgique
Mohammed Amri et Hamza Attou. Les deux hommes de 27 ans et 21 ans sont soupçonnés d'avoir exfiltré Salah Abdeslam vers Bruxelles après les attaques de Paris. Ils assurent n'avoir rien su des desseins terroristes de leur ami. Ils ont été interpellés en novembre avant de comparaître devant un juge d'instruction, qui les a inculpés de participation aux activités d'un groupe terroriste.
Ali Oulkadi. Français de 31 ans, il a reconnu avoir transporté Abdeslam en voiture dans Bruxelles. Il a été interpellé lors d'une vague de perquisitions menée le soir du 22 novembre.
Lazez Abraimi. Marocain de 39 ans, il est lui aussi soupçonné d'avoir transporté Abdeslam dans Bruxelles. Il a été interpellé le 19 novembre au cours d'une perquisition. Du sang et deux armes ont été retrouvés à l'intérieur de son véhicule.
Abdeilah Chouaa. Fils d'un imam de Molenbeek, âgé de 34 ans, il aurait été contacté par Abdeslam le soir des attentats de Paris. Selon La Libre.be, Abdeslam espérait vraisemblablement que Chouaa lui apporte de l'aide pour se constituer une nouvelle identité.
Mohamed Bakkali. Interpellé en novembre à Bruxelles, cet homme de 28 ans est le sixième à être suspecté de complicité dans les attaques du 13 novembre. Il aurait loué un temps la maison de Forest ainsi qu'un autre appartement, à Schaerbeek. C’est là qu'ont apparemment été fabriquées les ceintures explosives des kamikazes de Paris, indique Le Monde.
Abdoullah C. Belge né en 1985, il aurait été en contact avec Hasna Aït Boulahcen. Neuvième suspect dans le cadre de cette enquête, il a été interpellé le 22 décembre à Bruxelles.
Ayoub Bazarouj. Belge de 22 ans, il est le dixième suspect interpellé dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris. Il ferait partie d'une famille radicalisée ayant des liens avec Salah Abdeslam. Il est soupçonné d'avoir aidé au repérage des lieux des attentats, indique Le JDD.
Zakaria Jaffal. Belge de 30 ans, il a été interpellé en janvier à Molenbeek, en raison de ses liens présumés avec différentes personnes du dossier, dont Salah Abdeslam, rappelle Paris Match. Il a été mis en examen pour "assassinats terroristes et participation aux activités d’un groupe terroriste".
Samir Z. Français de 20 ans, il est suspecté d'avoir tenté de se rendre en Syrie et ferait partie de l'entourage de l'un des kamikazes, Bilal Hadfi, indique La Libre.be. Il a été interpellé le 29 novembre alors qu'il tentait de rejoindre le Maroc.
Pierre N. Belge de 28 ans, il a également été interpellé le 29 novembre lors d'une perquisition à Molenbeek. Il aurait lui aussi entretenu des contacts avec le jihadiste Bilal Hadfi, selon La Libre.be. Il a été remis en liberté fin décembre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.