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Attentats à Paris : comment la police scientifique a enquêté sur les attaques

Près de 600 scellés d'éléments relevés sur les lieux des attentats sont étudiés par les experts lyonnais.

Article rédigé par franceinfo
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Les experts de la police scientifique arrivent au Bataclan, à Paris, le 14 novembre 2015. (CHARLES PLATIAU / REUTERS)

Ils ont identifié les victimes, recensé les centaines de projectiles de kalachnikov, retracé le parcours des terroristes... Depuis trois semaines, les experts de l'identité judiciaire (IJ) travaillent sans relâche pour faire avancer les investigations sur les attentats de Paris. Francetv info explique comment la police scientifique a enquêté sur les attaques du 13 novembre.

Près de 600 scellés étudiés

Dès les premières heures qui ont suivi les attentats, des policiers en combinaison blanche se sont mis immédiatement au travail. Leur objectif : glaner un maximum d'éléments matériels permettant d'identifier les auteurs de ces attentats et les circonstances exactes de ces drames. Et rien n'a été épargné : au total, près de 600 scellés d'éléments relevés sur les scènes de crime ont été transférés dans les laboratoires de la police technique et scientifique, à Ecully, dans la banlieue lyonnaise.

Les "traces papillaires" analysées à l'œil nu

La priorité des enquêteurs était d'identifier formellement les auteurs, afin de remonter au plus vite la piste des complices et des commanditaires des attaques. Le moyen le plus rapide est alors d'analyser les empreintes papillaires, c'est-à-dire les traces laissées par les suspects avec leurs doigts, la paume de leurs mains, voire leurs pieds. C'est avec cette méthode que le premier terroriste du Bataclan, Ismaïl Mostefaï, a été identifié dès le 14 novembre au matin : ses empreintes digitales étaient présentes dans le Faed, le fichier automatisé des empreintes digitales, qui comporte à ce jour les traces de plus de cinq millions d'individus, comme l'explique Libération.

Mais tout n'est pas aussi simple que dans les séries télévisées, où un suspect est identifié en quinze secondes. Lorsqu'on propose une trace papillaire au Faed, ce dernier effectue un tri et propose plusieurs profils qui pourraient correspondre. C'est ensuite un œil humain qui compare ces profils, ciblant les points qui coïncident entre le profil recherché et les profils étudiés, comme le détaille Le Parisien. Pour qu'une trace papillaire soit valable devant un tribunal, il faut que la comparaison comprenne douze de ces points de concordance.

Des centaines de munitions expertisées

Dès le samedi 14 novembre, la police scientifique a analysé les armes retrouvées sur les lieux des attentats, afin d'identifier leurs marques, leur provenance ou encore la signature de leur canon. "Sur une arme à feu, le diamètre du canon est toujours inférieur à celui du projectile, explique le chef de groupe balistique de l'IJ à Libération. Lorsque le coup part, la balle passe en force dans le canon, lequel strie le projectile de façon unique."

Les experts peuvent ainsi effectuer des rapprochements avec des munitions et des armes utilisées dans d'autres affaires, en comparant les douilles avec celles enregistrées dans le fichier national d'identification balistique, précise Le Parisien. Au total, l'IJ doit analyser sept armes dans le cadre des attentats du 13 novembre.

Grâce à cette technique, la police scientifique a pu déterminer que l'arme utilisée par Amedy Coulibaly durant l'attaque de l'Hyper Cacher avait servi à tirer sur un joggeur deux jours plus tôt, rappelle Libération.

Des indices extraits des téléphones et de la vidéosurveillance

Les enquêteurs ont enfin pour mission d'analyser les appareils électroniques des terroristes, à commencer par leurs téléphones. Les ingénieurs du Service central de l'informatique et des traces technologiques (SCITT) ont extrait les données stockées dans les téléphones et les informations de connexion, rapporte Libération. De nombreuses réquisitions ont en outre été adressées aux opérateurs pour établir les itinéraires des différentes équipes de terroristes.

Un camion du SCITT a par ailleurs parcouru Paris durant les dix jours après les attaques à Paris, pour récupérer des milliers d'heures de vidéosurveillance. Selon Libération, l'analyse de ces images prendra de longs mois.

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