: Infographies Qui sont les 45 personnes les plus recherchées d'Europe ?
Europol a mis en ligne un site qui recense les fugitifs européens les plus dangereux. Qui sont-ils ? De quoi sont-ils accusés ? Réponse en graphes.
Nom, photo, âge, chef d'accusation... De vrais avis de recherche à l'américaine. Europol a mis en ligne, vendredi 29 janvier, un site recensant les 45 fugitifs les plus dangereux d'Europe. Une seule femme figure dans cette liste. "Europol [l'équivalent d'Interpol au niveau européen] est dans une phase où il a besoin de reconnaissance, explique à francetv info Louis Caprioli, ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST). En tant qu'office de police au niveau européen, il tente de se positionner dans la lutte antiterrorisme, de laquelle il était jusque-là absent." Qui sont donc ces 45 têtes mises à prix et recherchées par tous les pays ? Francetv info vous propose de décortiquer leurs profils en trois graphiques.
Les Français sont les plus nombreux dans la liste
Parmi les criminels recherchés, quatre sont des Français. Alors que chaque pays n'était autorisé à inscrire que deux personnes, "les Français ont eu une dérogation pour y mettre trois personnes et les Belges en ont rajouté un", relève Louis Caprioli. Qui sont-ils ? David Gras doit sa place dans la liste à une "série de vols à main armée contre les véhicules blindés ou des locaux de trésorerie sécurisés utilisant des véhicules volés, des explosifs et des armes lourdes" en 2011, comme l'indique le site. Dominique Delattre, alias "la vieille" ou "la vioque", est notamment recherché pour l’attaque d’un fourgon blindé en 1997, pendant laquelle il a lourdement blessé un convoyeur de fonds. On trouve également Jean-Claude Lacote, coupable d'homicide volontaire, et enfin Salah Abdeslam, suspecté d'être un des membres des commandos jihadistes auteurs des attaques du 13 novembre.
Seulement deux cas de terrorisme sur 45
Dans la liste des personnes les plus dangereuses d'Europe, on pouvait s'attendre à trouver plus de terroristes présumés. Seules deux personnes sont pourtant citées sous ce chef d'accusation : Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, tous deux soupçonnés d'être impliqués dans les attentats du 13 novembre. "Avec cette liste, Europol se présente comme une sorte de FBI européen, mais il ne l’est pas. L'office a été historiquement créé pour s'occuper des crimes de droit commun, les affaires de grande criminalité organisée ou de stupéfiants", nuance Louis Caprioli.
Dans la liste, beaucoup de cas d'homicides volontaires, de vols ou de trafics. D'après Louis Caprioli, s'il y a si peu de cas de terrorisme dans la liste, c'est que "les services de sécurité intérieure qui font de la recherche de renseignements pour prévoir les attentats ont déjà établi des relations entre eux, à travers le 'club de Berne', une structure souple sans bureaux qui connecte simplement les services entre eux", constate-t-il.
Il précise que, si Europol a été saisi de la lutte antiterrorisme en 2001, aucun résultat n'en a découlé. D'après le spécialiste, la lutte contre le terrorisme nécessite avant tout une présence sur le terrain alors que le travail d'Europol consiste surtout à coordonner le travail des différentes polices. "C'est lors des interrogatoires, des missions de surveillance ou des perquisitions que l'on retrouve les terroristes, pas dans les bureaux de la Haye", ajoute-t-il.
Certains criminels sont recherchés depuis plus de 20 ans
Ils sont en fuite depuis maintenant 23 ans. Mohamed Guibli, Marocain accusé d'homicide volontaire et de coups et blessures graves, et Matteo Messina Denaro, le parrain de la mafia sicilienne Cosa Nostra, sont en cavale depuis 1993. "La brigade antimafia désespère de l'arrêter un jour", explique L'Obs à propos de Matteo Messina Denaro.
Comment peuvent-ils échapper aux autorités depuis tant d'années ? "Ils ne se trouvent plus sur le territoire, vivent sous une fausse identité ou ont changé de visage avec la chirurgie esthétique. Dès lors qu'il a de l'argent et un fort réseau de soutien, un fugitif a des chances de s'en sortir", répond Louis Caprioli. Mais tout n'est pas perdu, "ces personnes sont amenées à retomber dans le banditisme pour retrouver de l'argent", ajoute-t-il. "Et c'est à ce moment-là qu'on peut les retrouver."
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