Feuilleton 1/5 : "Croisière à Venise"
Une croisière a laquelle ont participé d'anciens élèves italiens du navire.
C'est un fameux trois-mâts, le Belem, l'un des plus anciens voiliers du monde encore en navigation. Ce matin, à la manoeuvre, au grand complet, l'équipage jongle avec des kilomètres de corde. Il y a 1.200 m2 de voiles à articuler. L'équipage est guidé par Jean-Alain Morzadec, le commandant du Belem. Vocabulaire de marine, ici on "garde une voile" pour la replier. Et là, on la "hisse", on la "déferle" pour la déployer. Avec la bora, le vent qui souffle en mer Adriatique, il faut en permanence jouer avec la voilure. Pour être matelot sur le Belem, il faut du muscle et ne pas être sensible au vertige. Nous avons équipé Géraldine d'une petite caméra. La matelote du Belem nous emmène à 30 mètres au-dessus de l'eau jouer les acrobates. La voici qui replie une voile. Une prouesse quand on sait que le vent souffle à 25 noeuds, 46 km/h. C'est fait, le Belem est bien gréé pour une croisière de 200 mille nautique, 360 de nos bons vieux kilomètres. De Trieste à la Croatie, puis vers Venise. Un voyage dans le temps vers son ancien port d'attache, quand le Belem battait pavillon italien. Nous sommes à Trieste, la veille du départ. L'équipage du Belem a invité des passagers particuliers. Il y a Enzo, Gianni, Luciano. Tous anciens marins du voilier quand il était italien. Retrouvailles émouvantes entre les vieux matelots et le bateau de leur jeunesse.
Lui c'est Luciano. Et là Gianni avec la casquette. Nous étions inséparables, tous lés trois à l'école. Puis on a navigué et on avait les mêmes femmes! Lui, c'était le chef cuistot, c'était lui qui cuisinait, c'était pas bon.
Je suis très ému, j'ai navigué à bord il y a 50 ans. C'est la première fois que je le revois. Regardez comme mon coeur bat.
Bienvenue à bord du Belem. Anciennement Giorgio Cini.
Le commandant Morzadec présente le programme des 4 jours de croisière.
Comme les vents sont favorables, nous allons pouvoir établir des voiles rapidement.
La navigation a voile. Les anciens marins en ont les yeux qui brillent.
Il faut que tout le monde participe à la manoeuvre. Poser les questions à l'équipage qui est là pour y répondre.
A l'hôtel, on vous donne une clé, sur le Belem c'est une tasse numérotée qui correspond à la cabine de chacun.
Numéro 32.
Parfait.
Enzo, son mug à la main, prend la direction de la batterie. Un pont inférieur au milieu du voilier. C'est la que les passagers ont leurs quartiers.
J'ai mon appareil photo, mes affaires de toilette. C'est un peu étroit! J'ai l'impression qu'avant, les couchettes étaient plus larges.
Encore une photo souvenir. Puis un dernier détail à régler: le ravitaillement. Impensable de prendre la mer sans. Surtout en Italie.
C'est les légumes, le fromage juste derrière.
Le Belem est prêt à appareiller.
"Croisière à Venise", un feuilleton signé Renaud Bernard, Emiland Guillerme et Claudia Billi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.