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Electricité : pourquoi les prix des biens de consommation courante ont du mal à baisser

Le gouvernement a annoncé une forte hausse des tarifs de l'électricité. Plus globalement, seuls les prix de l'eau potable et des produits high-tech baissent. Le délégué général d'une association de consommateurs explique pourquoi.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le prix de l'électricité augmentera de 5% au 1er août 2013, puis de 5% le 1er août 2014. (CHRISTOPHE LEHENAFF / PHOTONONSTOP / AFP)

Il s'agit des plus fortes hausses de ces dix dernières années. Les tarifs réglementés de l'électricité vont augmenter deux fois : de 5% au 1er août 2013, puis de 5% à nouveau l'année suivante, a annoncé lundi 8 juillet le ministère de l'Ecologie et de l'Energie.

Cette atteinte au pouvoir d'achat des Français était difficilement évitable, mais - bonne nouvelle - les prix de quelques produits de consommation courante ont baissé. François Carlier, délégué général de l'association de consommateurs CLCV,  explique à francetv info pourquoi ces cas sont rares.

Francetv info : Certains prix de produits de consommation courante ont-ils baissé, ou la tendance est-elle à la hausse générale ?

François Carlier : J'ai deux exemples d'une diminution des prix de biens de consommation courante. Le premier, c'est le prix de l'eau potable. Il a baissé de 15 à 20%, dans de nombreuses agglomérations françaises depuis 2010. Ce n'est pas une tendance nationale, mais c'est notamment le cas à Paris ou à Toulouse. La raison de cette baisse est simple : les contrats entre les villes et les entreprises de gestion de l'eau ont été renégociés.

Deuxième exemple : les prix des produits high-tech. Dans ce cas, il s'agit d'une tendance qui dure depuis au moins cinq ans. La baisse des prix s'explique d'abord par un très fort renouvellement de ces produits chez les consommateurs. Au bout d'un an, ce type de produits deviennent anciens, donc leur prix baisse. Ensuite, cela s'explique par des besoins. Les Français s'équipent de plus en plus en télévision, téléphonie mobile, ordinateur... [comme l'illustre cette étude de 2012 du cabinet GfK, qui effectue des relevés sur l'ensemble des biens d'équipement techniques et technologiques, citée par Le Figaro].

Les prix de l'électricité ne sont pas concernés par ces baisses. Pourquoi, selon vous ?

Les prix ne sont pas faits pour diminuer. Partant de ce constat, qu'est-ce qui provoque une baisse de prix ? La résorption d'un abus qui a fait augmenter les prix, comme dans le cas de l'eau potable ou de la téléphonie mobile, ou la fin d'une bulle spéculative, comme dans le cas des prix immobiliers. Or, l'électricité est encore un secteur verrouillé. On observe des baisses de prix seulement quand les secteurs sclérosés se déverrouillent.

Dans son Observatoire des prix, l'association Familles rurales affirme que les prix de certains fruits et légumes ont baissé au cours des étés 2009, 2010 et 2011. Faites-vous le même constat ?

Pas exactement. En fait, les prix des fruits et légumes sont cycliques. Quand il y a peu de production, les prix sont élevés. Mais ils baissent lorsque la production augmente. Plus généralement, les prix des matières premières sont en pleine révolution depuis le début des années 2000. La demande des pays émergents a provoqué le phénomène suivant : les prix baissent une année, puis remontent l'année d'après. Par conséquent, la volatilité des prix des matières premières influe sur ceux de nombreux biens de consommation courante.

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