Le Conseil de Paris rejette le projet de la tour Triangle, la maire conteste le vote

La tour infernale. Le projet de la tour Triangle, un gratte-ciel de 42 étages composé de bureaux, prévu à Paris pour 2017, a été rejeté, lundi 17 novembre, par le conseil de Paris, par 83 voix contre 78. Mais la mairie va "déférer" le scrutin devant la justice, le vote secret n'ayant pas été "respecté", comme l'a dénoncé Anne Hidalgo, la maire PS de la capitale. 

"La loi n'a pas été respectée dans la mesure où, délibérément, des conseillers de Paris ont montré leur bulletin préalablement au passage devant l'urne", a déclaré l'édile. Au regard de la loi, "ce scrutin est nul, et je demande (...) qu'il soit déféré au contrôle de légalité, et déféré au tribunal administratif", a fait savoir Anne Hidalgo à l'issue de ce scrutin serré qui s'est joué à 5 voix près.

Un vote à bulletins secrets

Le PS avait demandé dans la matinée à ce que le vote se déroule par bulletins secrets, afin de permettre aux élus de s'exprimer en toute "liberté". Mais les groupes EELV, UDI-MoDem et UMP avaient, au contraire, souhaité un vote public et nominal, seul moyen, selon eux, de garantir la "transparence". Et pour montrer leur désapprobation, certains élus, à l'image de Nathalie Kosciusko-Morizet, présidente du groupe UMP, ont dévoilé publiquement leur vote.

La délibération rejetée autorisait le "déclassement" de la parcelle où doit être construit cet immeuble de bureaux de 180 m de haut. L'étape suivante devait être l'approbation du permis de construire, en cours d'instruction. Après quatre décennies sans constructions de ce type, la tour Triangle devait donc être l'un des trois gratte-ciels à voir le jour à Paris dans les années à venir, avec le nouveau palais de justice des Batignolles (17e) et le projet Duo à Massena-Bruneseau (13e).

La coalition des "contre" (54 UMP, 16 UDI-MoDem, 16 EELV, 1 PG, et l'ex-MoDem Jean-François Martins) avait théoriquement une majorité, avec 88 voix sur 163, mais plusieurs élus UMP avaient fait savoir leur intention de voter pour le projet, contre l'opinion de la présidente du groupe Nathalie Kosciusko-Morizet. L'UMP et l'UDI, initialement favorables au projet, ont tourné casaque en 2013 avec l'entrée en lice de NKM, dès le départ réticente à un projet de tour "isolée".