Loir-et-Cher : une jeune russe bachelière avec mention très bien, menacée d'expulsion
Les professeurs et les élèves du lycée de Zarema, la mairie de Blois et le collectif des sans-papiers espèrent que la jeune bachelière pourra obtenir une carte de séjour étudiant afin d'intégrer un BTS.
Zarema Abieieva, 20 ans, a appris le même jour qu'elle venait d'obtenir son baccalauréat avec mention très bien et qu'elle était menacée d'expulsion. La jeune réfugiée russe a fui le Daguestan en 2012 avec sa mère et son père aveugle. Installée à Blois (Loir-et-Cher), elle a reçu mardi 5 juillet la notification de son expulsion de France avec ses parents.
Elle "dispose de 30 jours pour quitter le territoire français", a indiqué le préfet du Loir-et-Cher, Yves Le Breton, dans un communiqué, jeudi 7 juillet. Après avoir décroché son bac gestion et administration avec mention, elle est admise en BTS pour la rentrée prochaine.
Ses soutiens se mobilisent
"Je ne comprends pas, ces trois années et ces bons résultats n'auraient donc servi à rien ?", a commenté la jeune fille avec amertume à un correspondant de l'AFP. Les professeurs et les élèves du lycée de Zarema, la mairie de Blois et le collectif des sans-papiers se sont émus de la situation et espèrent que la jeune bachelière pourra obtenir une carte de séjour étudiant.
Expulsée de son appartement en avril dernier, la famille vit depuis dans une chambre d'hôtel. C'est là que la jeune fille a révisé avec succès son bac.
"Une fois rentrée dans son pays, la jeune femme pourra déposer une demande de visa étudiant pour poursuivre ses études en France si tel est son projet", a précisé le préfet. Selon lui, cette "décision [a été] prise en application des règles du droit du séjour et de l'asile en France sur le fondement des rejets de l'ensemble des demandes d'asile de la famille Abieieva", a-t-il ajouté.
La famille se dit menacée au Daguestan
La famille Abieieva a indiqué aux autorités françaises avoir dû fuir le Daguestan car sa sécurité était menacée. Selon ses déclarations, le père de Zarema a été agressé en 2006 lorsqu'il a voulu dénoncer les malversations financières de ses associés dans une entreprise de matériaux. Un de ses cousins a été assassiné pour les mêmes raisons tandis que la jeune Zarema a échappé de justesse à un enlèvement, toujours selon le dossier présenté par la famille pour demander l'asile.
"Nous ne pouvons pas retourner là-bas, nous ne serions pas en sécurité et mon père serait immédiatement arrêté pour ne pas avoir respecté l'interdiction de partir du pays", a assuré Zarema.
Cependant, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a rejeté leur requête l'année dernière pour manque de preuve, malgré des témoignages produits par des proches. "L'office et la cour ont en effet considéré que la famille n'encourait pas de menace particulière dans son pays d'origine", a encore indiqué la préfecture.
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