Des migrants de la "nouvelle jungle" de Calais transférés dans d'autres villes par jet privé ?
L'Etat aurait trouvé ce moyen dispendieux pour tenter de vider le camp où s'entassent plus de 6 000 migrants dans des conditions misérables.
Est-ce la meilleure solution ? Selon le site Street Press, la police de l'air et des frontières transférerait depuis des mois par jet privé des migrants de la "nouvelle jungle" à Calais (Pas-de-Calais) vers des centres de rétention administrative de Toulouse, Rennes ou Nice. Dans ces villes, poursuit le site d'information, ils sont "transférés et libérés quelques jours plus tard".
Trois vols par semaine depuis des mois
Street Press évoque un "système ubuesque (...) qui mobilise des dizaines de fonctionnaires de police à travers la France, déplace de nombreux migrants sans raison et ne fait que brasser de l’air. Au sens propre, puisque ces transferts sont effectués grâce à un jet privé loué 1,5 million d'euros".
Et le site de détailler : "Chaque semaine, depuis six mois, la police aux frontières balade en jet privé des migrants depuis Calais, jusque dans les différents centres de rétention de l'Hexagone." Sous couvert d'anonymat, un fonctionnaire du ministère de l’Intérieur explique que "pas moins de trois vols par semaine sont organisés depuis plusieurs mois". Une centaine de migrants aurait été ainsi déplacés.
Coût annuel : 1,5 million d'euros
Le journal Nord Littoral s'est également fait l'écho de ces avions chèrement affrétés pour éloigner quelques migrants. "L’heure de vol avoisine les 4 000 euros, sans compter la mobilisation du personnel. Par exilé, généralement deux escortes sont nécessaires". Selon le journal, "ces types d’éloignement se soldent parfois par des remises en liberté, la procédure n’allant pas jusqu’à son terme".
Une procédure qui nécessite nombre de policiers. "Dix fonctionnaires de la police aux frontières et deux pilotes seraient mobilisés chaque semaine pour ces transferts", affirme Street Press, qui a retrouvé l'appel d'offres pour la mise à disposition de l'appareil. Coût annuel : 1,5 million d'euros, pour transporter cinq migrants maximums. Le ministère de l'Intérieur a par ailleurs refusé de répondre aux questions de Street Press.
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