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Une bénévole britannique condamnée à trois mois de prison ferme pour avoir voulu conduire un migrant de Calais en Angleterre

La décision a été rendue, mercredi, par la cour d'appel de Rouen. En première instance, en novembre, la prévenue avait écopé d'un an de prison ferme.

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
A l'issue de son procès en appel, Roisin B. est conduite à la maison d'arrêt de Rouen (Seine-Maritime), le 18 janvier 2016. (YANN THOMPSON / FRANCETV INFO)

Une Britannique de 41 ans a été condamnée, mercredi 20 janvier, par la cour d'appel de Rouen (Seine-Maritime), à une peine de trois mois de prison ferme pour avoir tenté de conduire au Royaume-Uni un mineur syrien de la "jungle" de Calais. Elle a également écopé de neuf mois de prison avec sursis et de cinq ans d'interdiction du territoire français.

Roisin B. avait été interpellée, le 10 novembre, à Dieppe, alors qu'elle s'apprêtait à embarquer sur un ferry avec un Syrien de 15 ans dans son coffre. Elle était allée chercher le mineur dans la "jungle" de Calais, à la demande d'un migrant irakien avec qui elle entretenait une liaison. Elle avait reçu 500 livres (648 euros) pour les frais du voyage. En première instance, le 12 novembre, le tribunal correctionnel de Dieppe l'avait condamnée à une peine d'un an de prison ferme avec mandat de dépôt pour "aide à la circulation irrégulière d'un étranger".

Bénévole naïve ou complice d'un passeur ?

A l'audience, lundi, Roisin B., très émue, avait fait part de ses "regrets" et assuré avoir agi pour "aider", après avoir été"touchée par la situation à Calais". Une défense "pas recevable", selon l'avocate générale, qui avait estimé que l'existence d'une transaction financière portait la marque d'un "réseau" de passeurs. 

Le procès en appel s'était tenu quatre jours après la décision clémente du tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) à l'encontre d'un autre bénévole britannique, Robert Lawrie. L'homme n'avait été condamné qu'à une peine d'amende de 1 000 euros avec sursis, pour "mise en danger de la vie d'autrui", après avoir tenté de sauver une fillette afghane du camp de Calais. Contrairement à Roisin B., il n'avait touché aucune somme d'argent et n'avait pas prémédité son acte.

Une libération d'ici février

Incarcérée depuis le 12 novembre, Roisin B. a déjà purgé plus des deux tiers de sa peine. Elle devrait donc pouvoir rentrer chez elle, dans la banlieue de Londres, dans les prochaines semaines. "Je vais voir s'il est possible d'obtenir une réduction de peine pour qu'elle puisse sortir avant le 12 février", a indiqué, mercredi, à francetv info, son avocate, Najma Ouchene.

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