Téléphone portable interdit au collège : "On communique plus", disent ces élèves déjà concernés près de Tours
À Loches, près de Tours, l'usage des smartphones, déjà très limité l'an passé, est désormais interdit au collège Georges Besse, même dans la cour. Les élèves respectent le règlement, ou s'adaptent...
Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, veut interdire le téléphone portable au collège, appliquant ainsi une promesse de campagne présidentielle d'Emmanuel Macron. Bien avant cette annonce, le collège Georges Besse de Loches, près de Tours (Indre-et Loire) a limité l'usage du smartphone par les élèves. Seulement autorisé dans la cour l'an dernier, il est devenu totalement prohibé dans l'enceinte de l'établissement depuis la rentrée.
Dans la cour du collège, pas un seul élève n'a la tête baissée sur son téléphone. Il faut désormais trouver autre chose à faire. Louane, en classe de 5ème, est partagée sur le nouveau règlement. La collégienne reconnait qu'il y a plus de communication, mais elle redoute de manquer des infos familiales.
On regarde un peu autour de nous, on voit à qui on pourrait adresser la parole. D'un autre côté, s'il arrive quelque chose à nos parents, on ne peut pas le savoir directement.
Louanne, collégienne à Lochesà franceinfo
Le principal du collège Philippe Niemec est plutôt satisfait des réactions dans l'établissement, d'autant que certains élèves étaient devenus très dépendants à l'écran du smartphone.
L'an dernier, après plusieurs remarques, un surveillant a arraché le portable des mains d'un élève. Il a réagi comme si on lui avait asséné un coup. Il est devenu extrêmement violent.
Philippe Niemec, principal du collège Georges Besseà franceinfo
Un autre phénomène a poussé le responsable du collège à prendre la mesure drastique de l'interdiction. L'an dernier, plusieurs cas de harcèlement ont été recensés. Des élèves ont été pris en photo au collège. Puis les clichés ont été partagés sur les réseaux sociaux, pour se moquer. Le règlement plus sévère ne changera rien pour Walid, un élève de 3ème. Il remarque que des téléphones sortent du fond du sac, quand le surveillant a le dos tourné. "Ils peuvent faire tourner la photo le soir sur les réseaux sociaux", ajoute-t-il.
Cela dit, l'interdiction totale doit avoir du poids puisque, depuis le début de l'année scolaire, aucun nouveau cas de harcèlement n'a été recensé. Et le principal de l'établissement n'a confisqué que les téléphones de deux élèves qui n'ont pas pu s'empêcher de les utiliser plus ou moins discrètement.
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