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Génocide au Rwanda : procès de Pascal Simbikangwa, 20 ans après les faits

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Article rédigé par franceinfo
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Peut-on juger des faits qui remontent à 20 ans et qui se sont déroulés à des milliers de kilomètres ? Pour la première fois en France s'est ouvert le procès d'un complice présumé du génocide au Rwanda.

Une traque de près de vingt ans. Sa mère et une grande partie de sa famille ont été victimes du génocide au Rwanda en 1994. Avec son mari, elle se bat depuis vingt ans pour obtenir un 1er procès en France d'un homme qu'elle tient comme l'un des responsables de son histoire.

C'est un grand moment. On se sent un peu vaciller. Il faut oser le regarder en face.

Face a elle, Pascal Simbikangwa ex capitaine rwandais, proche du président Habyarimana, victime d'un attentat en avril 94. Un assassinat qui déclenche une guerre civile entre deux camps. Les Hutus accusent les Tutsis d'être à l'origine de cet attentat. Cent jours de massacres sanguinaires à coups de machettes. Trois mois de tueries, 800.000 morts. Au Rwanda, en Belgique, au Canada, des hauts responsables ont été condamnés. En France, on juge un ex-militaire: l'homme est paraplégique depuis 86. A aucun moment il n'aurait participé aux massacres. On l'accuse d'avoir donné des ordres, et fourni des armes pour tuer des Tutsis, ce qu'il conteste.

Il nie les faits depuis sa garde à vue. Il doit être acquité.

L'ex-militaire est-il complice d'un génocide, d'un crime contre l'humanité ? Comme à chaque fois dans un procès historique, les jurés vont pendant six semaines être obligés de faire un bond en arrière de 20 ans et s'imaginer à 6.000 km de Paris.

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