Habitat participatif : la copropriété solidaire
Un nouveau mode de cohabitation: l'habitat dit participatif. On connaissait la vie en communauté ou la colocation. Il s'agit là d'une forme nouvelle de copropriété solidaire. Des particuliers s'unissent pour faire construire leur immeuble. Des bâtiments conçus pour vivre chacun chez soi en partageant des espaces communs.
Voila un an et demi, ces gens ne se connaissaient pas. Ingénieurs, enseignants, retraités, ils se sont constitués en groupe pour acheter ce terrain et y faire construire leurs nouvelles maisons. Ils veulent mettre plus de collectif dans leur quotidien. Dix-sept lots accueilleront vingt adultes, quatre enfants et quatre ados. Entre la maison d'origine en meulière à réhabiliter, ces extensions et en face, un éventail de sept duplex accolés. Les bâtiments neufs et les ajouts seront en bois avec des panneaux solaires.
Ça va être une petite maison de 60 m2. Les autres sont toutes de dimensions différentes, en fonction des budgets et des besoins familiaux.
Je suis dans l'extension au deuxième étage, un appartement de 60 m2.
En se passant des services d'un promoteur, ils économiseront 10 à 15 % du prix. Cela met un 50 m2 à un peu plus de 200.000 euros. Mais l'argent n'est pas le plus important. Pour eux, c'est le mode de vie qui compte.
Ma maman de 81 ans va s'installer dans ce duplex. Elle est indépendante du groupe mais pourra participer à cette vie collective.
On partage aussi cette grande aventure qu'est la construction.
Ce qu'ils vont partager fera la différence: une salle commune de 80 m2, une chambre d'amis et une buanderie. Ils veulent de la mixité sociale, des âges variés et le "vivre-ensemble". Un tel projet, c'est beaucoup de travail collectif et des réunions de chantier techniques mais conviviales aussi. Aujourd'hui, ça se passe dans la future chambre à coucher de Nicole.
Je souhaite un passe-plat de la cuisine vers le salon.
Le dossier a été remis aux entreprises. On en a deux, on en cherche une troisième.
François est l'architecte qui pilote la construction. Dans le groupe, les décisions se prennent par consensus. On apprend à se connaître et à se faire confiance. L'élaboration des appartements de chacun se fait dans le sur-mesure. A l'architecte de s'adapter.
Pour élaborer ce projet à Palaiseau avec les futurs habitants, François s'appuie sur l'expérience de son propre logement à Montreuil. Le projet s'appelle Unisson et doit être livré cet été. Il y a travaillé avec sa femme, architecte aussi, qui, elle, anime désormais des projets participatifs.
On va ajouter le dernier étage dans trois semaines.
Une famille habite déjà sur place depuis le mois de juillet.
Douze adultes et deux enfants habiteront les sept lots du projet. L'espace commun a été financé par tous. En plus des 200 m2 de jardin, 10 m2 d'atelier bricolage et 30 m2 de salle de jeux.
L'idée, c'est de pouvoir s'ouvrir sur le quartier. Une grande porte va pouvoir s'ouvrir complètement.
Le couple d'architectes s'attache désormais à éviter les écueils de ce type de projet à ces nouveaux clients. Le participatif ne s'improvise pas.
Des groupes travaillent pendant dix ans et ils sont épuisés, je ne sais même pas s'ils ont encore envie d'habiter ensemble. Il faut beaucoup de conviction pour cheminer comme ça si longtemps.
Il existe actuellement 400 projets de ce type en France. Pour vivre un nouveau mode de propriété à moindre coût. Celui-ci n'aura mis que trois ans et demi à sortir de terre.
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