Harcèlement à l'école : témoignages de personnalités
Lancement de la campagne du gouvernement contre le harcèlement à l'école. Deux personnalités qui ont subi ces brimades systématiques témoignent dans ces spots: la chanteuse Chimene Badi et le champion français Christophe Lemaitre. Nous les avons rencontrés.
Enfant, Chimène Badi se réfugiait dans la musique, Christophe Lemaitre sur les pistes d'athlétisme. Souffre-douleur de leurs camarades de classe.
Je veux pas aller à l'école.
J'avais peur.
Je me sentais seule, j'aurais voulu qu'on prenne ma défense.
Victimes, témoins, équipes éducatives, parents, on peut agir contre le harcèlement.
Sur le tournage du clip, Chimene Badi est impressionnée. Ce rôle rouvre la page douloureuse de ses années au collège.
J'étais atypique, je ressemblais pas aux autres. J'avais une chevelure volumineuse. On me mettait des araignées dans les cheveux. J'étais en surpoids, pas très féminine. On vous attend à la sortie du collège pour vous prendre vos affaires. C'est une vraie peur. On finit par avoir peur d'aller à l'école.
Christophe Lemaitre a été harcelé du primaire à la fin du collège. Six ans.
On me traitait de débile, limite d'handicapé parce que je zozotais. En plus, je ne parlais pas beaucoup, et j'étais souvent dans la lune, ça accentuait le truc.
Ce petit blond joue son rôle à 8 ans.
Il vous ressemble.
Oui, y a un petit air.
Christophe Lemaitre s'est refermé, il refuse de parler de peur de renvoyer l'image d'un faible.
Je ne voulais pas mêler mes parents à ça et qu'ils s'inquiètent. J'ai essayé de gérer tout seul. Sauf que, face à plusieurs personnes qui sont sur vous, c'est difficile, voire impossible de se démerder seul.
Chimène Badi comme Christophe Lemaitre ne s'en sortiront qu'a la fin du collège, en changeant d'établissement.
Je me sentais seule.
Si je suis la, c'est pour dire que même en ayant subi des brimades, des vraies douleurs, comme je les ai vécues et comme j'ai vu d'autres enfants les vivre, on est capable d'être heureux après tout ça et d'avoir une belle vie.
Mieux vaut briser le silence. Se taire, c'est laisser le harcèlement s'installer. Aujourd'hui, près de la moitié des élèves, victimes ou témoins, y seront un jour confrontés.
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