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Cambodge : un cinéaste condamné à six ans de prison pour avoir fait voler un drone au-dessus d'une manifestation d'opposition

James Ricketson est condamné pour "espionnage et collecte d'informations susceptible d'affecter la sécurité nationale".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le cinéaste australien James Ricketson, condamné pour espionnage, essaie de s'adresser à la presse à la sortie du tribunal, à Phnom Penh (Cambodge), le 31 août 2018. (TANG CHHIN SOTHY / AFP)

James Ricketson, un cinéaste australien accusé d'espionnage pour avoir fait voler un drone au-dessus d'une manifestation d'opposition au Cambodge, a été condamné, vendredi 31 août, à six ans de prison. "Nous avons décidé de le condamner à six ans de prison pour espionnage et collecte d'informations susceptible d'affecter la sécurité nationale", a déclaré le juge Seng Leang, au terme d'un procès de six jours.

Le cinéaste est déjà détenu depuis juin 2017, pour avoir fait voler un drone au-dessus d'un rassemblement du principal parti d'opposition au Cambodge, où il vit depuis plusieurs années. Il risquait jusqu'à 10 ans de prison et ses demandes répétées de remise en liberté sous caution avaient toutes été refusées.

"Pour quel pays espionnerais-je ?"

"C'est incroyable. Pour quel pays espionnerais-je ?", s'est écrié James Ricketson à l'énoncé de sa condamnation. Son fils Jesse s'est dit "dévasté", précisant toutefois que la famille "n'abandonnerait pas". Le chef du principal parti d'opposition, Kem Sokha, est également en prison. Il est accusé d'espionnage pour le compte de Washington.

Andrea Giorgetti, directrice de la branche asiatique de l'ONG Fédération internationale des droits de l'Homme, a estimé que la condamnation résulte d'"accusations sans fondement". Le procès "a mis en lumière tout ce qui ne va pas dans le système judiciaire au Cambodge", a pour sa part affirmé Phil Robertson, directeur adjoint de la division Asie de l'ONG Human Rights Watch. Selon lui, l'Australien est utilisé comme "bouc émissaire" par le gouvernement cambodgien pour réprimer les opposants politiques.

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