Ségolène Royal promise à la vice-présidence de la Banque publique d'investissement
Le président de la BPI l'a annoncé mercredi sur France Inter. Elle sera aussi proposée comme porte-parole de la structure.
Après des mois de spéculations sur son avenir, Ségolène Royal retrouve la scène politique nationale. La présidente de la région Poitou-Charentes devrait être désignée, jeudi 21 février, vice-présidente de la Banque publique d'investissement (BPI), lors de la première réunion du conseil d'administration de la structure, selon le patron de la Caisse des dépôts. Ségolène Royal "sera vice-présidente de la BPI. Je le proposerai au premier conseil d'administration qui se tiendra demain à Dijon", a déclaré mercredi 20 février sur France Inter Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la Caisse des dépôts et à ce titre président de la BPI.
Quel rôle pour Ségolène Royal à la BPI ?
"Compte tenu de ses capacités en termes de communication, elle pourra jouer un rôle important en tant que porte-parole de la BPI", a-t-il estimé. "Comme c'est un conseil paritaire, le fait qu'il y ait un président homme et une vice-présidente femme est une bonne chose. Et puis c'est un tandem entre un haut fonctionnaire et une grande responsable politique", a poursuivi Jean-Pierre Jouyet.
Un "recasage" ?
"Le fait que, malgré mon poids politique, je ne sois pas dans le dispositif intrigue les gens, déclarait Ségolène Royal au Point en octobre 2012, en retrait de la scène politique nationale depuis sa défaite aux élections législatives face au dissident Olivier Falorni. Pour ce faire, "il faut trouver la bonne solution sans précipitation. Il y a un constat tacite entre François [Hollande] et moi : à un moment, il faudra que je rentre dans le dispositif", avait indiqué l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007.
"C'est une responsable politique de premier plan. Elle a porté ce projet depuis très longtemps", a justifié mercredi le président de la BPI. De fait, la présidente de la région Poitou-Charentes s'est exprimée à plusieurs reprises sur ce sujet. En octobre, la responsable socialiste déclarait qu'elle allait "suivre très attentivement le débat parlementaire et la mise en place concrète, parce qu'il ne faudrait pas que la BPI soit une simple compilation de ce qui existe, avec des procédures plus compliquées, du coup". Le même mois, le conseil régional de Poitou-Charentes a créé une banque régionale d'investissement pour les PME, dotée de 33 millions d'euros de crédits régionaux pour deux ans.
Ségolène Royal a réagi mercredi sur son compte Twitter à sa désignation. "Servir modestement mais efficacement une grande idée : la BPI, banque des territoires, des PME, de la mutation écologique", ajoutant qu'elle ne serait pas rémunérée pour cette fonction. "Au sein du conseil d'administration de la BPI, comportement exemplaire : fonction gratuite, pas de rémunération et surveillance des dépenses."
A quoi sert la BPI ?
Lancée au début de l'année, cette banque chapeaute les activités de trois organismes existants : Oséo (la banque des PME), le Fonds stratégique d'investissement (créé par Nicolas Sarkozy pour investir dans les entreprises du CAC 40) et CDC Entreprises (filiale de la Caisse des dépôts et consignation). Elle pourra fournir aux entreprises des prêts (pour une capacité de 20 milliards sur le quinquennat), des garanties (12 milliards d'euros) et des investissements en fonds propres (10 milliards d'euros). Soit une force de frappe de 42 milliards d'euros.
Il s'agit de financer les PME prometteuses. La BPI doit agir à 90% en direction des PME (moins de 250 salariés) et des établissements de taille intermédiaire (ETI, 250 à 5 000 salariés), avait indiqué Jean-Marc Ayrault en octobre. Considérées comme le moteur de la croissance, les PME rencontrent des difficultés à financer leurs projets, à investir et embaucher.
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