Paralympiques 2024 : un engouement digne des JO, le manque de souplesse des instances... Ce qu'on a aimé et moins aimé aux Jeux de Paris

Les Jeux paralympiques se sont achevés, dimanche, sur un succès d’affluence et des objectifs sportifs remplis pour l'équipe de France, avec un top 8 au classement des médailles.
Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un jeune supporter français lors des Jeux paralympiques de Paris 2024, et la Française Marie Patouillet, sur le podium de la poursuite C5. (AFP)

Cette fois, c'est terminé. Après onze jours d'épreuves, les Jeux paralympiques ont pris fin, dimanche 8 septembre, après un été sportif riche en émotions. Comme pour les Jeux olympiques, les spectateurs ont répondu présents pour assister à des performances exceptionnelles. Quelques petits couacs venus de l'organisation ou des arbitres, ont tout de même perturbé certaines épreuves.

On a aimé 

Les stades pleins et l'engouement du public 

Des tribunes pleines, beaucoup de familles venues découvrir des disciplines méconnues, des Marseillaises reprises à pleins poumons… Les Jeux paralympiques ont offert des scènes semblables aux Jeux olympiques. D’après Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique sportif français (CPSF), 2,5 millions de billets ont été vendus, en plus des nombreuses invitations distribuées par les organisateurs aux partenaires et à des groupes scolaires. Plus de 240 000 personnes ont également acclamé les athlètes français au Club France, leur offrant un soutien jamais-vu.

"D’habitude sur les tournois, avec les équipes adverses et les proches autour du terrain, il y a peut-être 80 spectateurs au maximum. Là, on passe à 12 000, c’est un rêve, c’est comme si on était des footballeurs professionnels, comme certains dans l’équipe en rêvaient", soulignait Frédéric Villeroux, capitaine de l’équipe de France de cécifoot, après la finale remportée par les Bleus.

Le respect pour les athlètes

"Chuuuut". Dans chacune des disciplines nécessitant le silence du public, du cécifoot  au goalball, les spectateurs ont, en grande partie, joué le jeu. Les speakers ont parfois dû rappeler au public de ne pas s’extasier bruyamment lorsque le ballon se rapprochait des buts, mais il a globalement régné un calme presque apaisant dans les tribunes de ces disciplines. Un calme de façade toutefois, puisque les spectateurs ont, heureusement, gardé toute leur énergie pour encourager les athlètes ou fêter les buts sur les temps morts, quand ils le pouvaient.

La belle fraternité entre les athlètes

Par-delà la rivalité, les Jeux paralympiques ont aussi livré leur lot de belles images de fraternité entre les athlètes. Certains ont parfois semblé presque plus heureux pour leur adversaire malgré la défaite. En badminton, le Britannique Krysten Coombs, défait en finale par le Français Charles Noakes, a gardé le sourire et a félicité chaleureusement le médaillé d’or, avant d’applaudir et de remercier le public. En judo, des athlètes qui se disputaient des médailles se sont tombés dans les bras et ont parfois demandé aux spectateurs une acclamation pour leur adversaire.

La Brésilienne Rosicleide Silva de Andrade fête sa médaille de bronze avec son adversaire l'Argentine Rocio Ledesma Dure, le 5 septembre à Paris (SIPA)

On n’a pas aimé

La gestion du malaise de Marie Patouillet

On savait les instances paralympiques très protocolaires, mais peut-être l’ont-elles été un peu trop au moment du podium de la poursuite C5 en cyclisme sur piste, remportée par Marie Patouillet. Dans un mélange d’émotions et d’épuisement après un effort très intense, la Française s'est sentie mal et a eu besoin d’être soutenue par son coach puis par les deux autres médaillées sur le podium, au moment de la Marseillaise. Le timing des Jeux est peut-être serré, mais le bien-être de l'athlète semble plus important que le respect d'un horaire. 

Les imbroglios autour des disqualifications

Médaillé d’or sur le 100 m T12 (déficience visuelle), le Turc Serkan Yildirim s’est vu retirer son titre car il n’était pas autorisé à concourir dans cette catégorie. En juin dernier, sa classification était "en cours de révision" par World para athletics (WPA) et le Comité international paralympique (IPC), mais une décision de justice allemande rendue le 29 août a autorisé l’athlète à courir. Toutefois, en appel, WPA a obtenu gain de cause après l’épreuve. Sa médaille d’or a été réattribuée à l’Américain Noah Malone.

Dans un autre registre, les juges arbitres n’ont pas été tendres dimanche matin envers la marathonienne espagnole Elena Congost, privée du bonheur de la médaille de bronze dans la catégorie T12. En difficulté sur les derniers mètres avant la ligne d’arrivée, son guide a trébuché et le duo a été mis hors course pour "non-respect de la règle 7.9 par l'athlète/le coureur guide, c'est-à-dire le relâchement de la longe avant l'arrivée [ou bien] le raccourcissement de la longe". Cruel.

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