L'usine Technicolor d'Angers placée en liquidation judiciaire
La société Thomson Angers, filiale du groupe français Technicolor qui emploie 350 personnes, a été placée en liquidation judiciaire sans poursuite d'activité.
PLANS SOCIAUX – C'est fini pour la société Thomson Angers, filiale du groupe français Technicolor qui emploie 350 personnes. L'entreprise a été placée en liquidation judiciaire, jeudi 11 octobre par le tribunal de commerce de Nanterre, sans poursuite d'activité, a indiqué l'avocat du comité d'entreprise, Jean-Pierre Bougnoux.
Il n'y avait pas eu d'offre de reprise pour cette usine de fabrication de décodeurs numériques, à l'issue de la date limite fixée au 1er octobre par le tribunal de Nanterre. Il s'agit de la dernière usine de production en Europe du groupe français de matériel de télécommunications et audiovisuel Technicolor. Au moins deux projets de reprise avaient été étudiés depuis le placement en redressement judiciaire de l'usine d'Angers le 1er juin, dont celui du groupe électronique angevin Eolane, qui visait à créer à terme une unité de production de composants photovoltaïques de nouvelle génération, avec la reprise de 80 salariés.
Une porte-parole de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE-CGC de l'usine avait fait savoir lundi que l'administratrice judiciaire avait informé le personnel de son intention de demander la liquidation de la société. Jean-Claude Antonini, président PS de l'agglomération d'Angers, avait indiqué mercredi que la collectivité locale était prête à racheter le site industriel et l'outil de production de Technicolor. Vendredi, la ministre déléguée aux PME, Fleur Pellerin, avait assuré aux salariés du site que France Télécom s'était engagé pour un plan de charge intermédiaire d'un an, afin de favoriser la concrétisation d'un projet de reprise.
"Le but de Technicolor, c'était de faire semblant"
A l'annonce de la décision du tribunal de commerce, environ 250 salariés de Technicolor ont manifesté leur colère devant leur usine d'Angers, ont constaté des journalistes de l'AFP. Dans un silence de plomb, les salariés ont mis le feu à un tas de palettes sur le boulevard passant devant l'usine et y ont jeté solennellement leurs blouses blanches.
"Nous sommes en colère, depuis des mois. On a voulu nous embarquer, nous faire croire des choses et, au bout du compte, il n'y a rien du tout. Le but de Technicolor, c'était de faire semblant", a déclaré lors de la manifestation une représentante de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE-CGC, Martine Guilbert. Les salariés ont annoncé leur intention d'occuper le site pour obtenir de Thomson des primes supralégales de licenciement, négociables durant deux semaines. "On va rester dans cette usine, on ne va pas la lâcher : on a quinze jours pour mettre la pression sur Technicolor", a déclaré Martine Guilbert.
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