La "baleine de la Tamise" provoque des remous sur les marchés
Sous ce surnom se cache un trader français de JPMorgan Chase qui aurait gagné quelque 100 millions de dollars par an en spéculant sur des produits d'assurance. Une pratique normalement interdite.
Surpris par le volume de ses paris, les courtiers l'ont surnommé "la baleine de la Tamise" ou encore la "baleine de Londres". Le Wall Street Journal (article payant en anglais) a consacré un article vendredi 6 avril à Bruno Michel Iksil, un trader français de JPMorgan Chase qui travaille dans la capitale britannique. Il intrigue les marchés avec ses prises de position massives et optimistes. A tel point qu'elles ont incité des investisseurs à en prendre le contre-pied, même si la banque américaine ne confirme pas ces investissements.
Selon le quotidien financier, Bruno Michel Iksil avait investi de gros montants au nom de la banque JPMorgan Chase dans des produits d'assurance, les "credit default swap" (CDS). Ce sont des contrats de protection financière destinés à se protéger d'un éventuel défaut de paiement d'une institution. En cas de faillite de cette dernière, celui qui a vendu le CDS doit verser une certaine somme à l'acheteur, comme dans le cas d'une assurance. Or le trader français s'est récemment mis à vendre ces CDS. Il fait donc un pari optimiste, puisqu'il estime qu'il n'aura pas à verser de "prime" aux acheteurs de ses CDS. En principe, selon France Info, "il est formellement interdit de spéculer sur ce produit destiné à couvrir un risque".
D'autres investisseurs font le parti opposé
Les volumes concernés étaient tellement importants que "récemment, en partie à cause de mouvements de marchés ayant pu résulter des opérations de M. Iksil, d'autres fonds spéculatifs et autres investisseurs ont fait des paris opposés". Ils misent donc sur une faillite des institutions concernées, ajoute le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier.
Selon les sources du quotidien, le trader a gagné 100 millions de dollars par an ces dernières années en travaillant pour le principal bureau d'investissement (Chief investment office, CIO) de JPMorgan. "Nous ne confirmons pas ces investissements. Beaucoup de détails dans l'article sont faux, a affirmé un porte-parole de JPMorgan, Joseph Evangelisti. Notre CIO fait des investissements de long terme dans le cadre d'une couverture macroéconomique pour notre bilan global."
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