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La Gambie décrète l'interdiction du mariage des enfants

Les fiancés ou parents qui ne respectent pas cette décision risquent désormais la prison, a annoncé le président, élu depuis 1996.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président gambien Yahya Jammeh arrive à Farafenni, à la frontière avec le Sénégal, le 16 mai 2016, lors de la campagne présidentielle.  (BANGALY TOURE / CITIZENSIDE / AFP)

La décision s'applique immédiatement. Dans une déclaration diffusée jeudi 7 juillet par les médias publics, le président gambien Yahya Jammeh a décrété l'interdiction du mariage des enfants dans son pays, menaçant de prison ferme les fiancés et parents qui ne respecteraient pas cette décision. 

Désormais, a-t-il ajouté, "quiconque épouse une fille n'ayant pas atteint l'âge de 18 ans fera 20 ans de prison. Les parents de la fille feront 21 ans en prison et toute personne ayant connaissance de ce mariage et ne l'ayant pas signalé aux autorités fera 10 ans de prison. L'imam et tous ceux qui dirigeront la cérémonie de mariage seront également envoyés en prison".

En novembre, il avait déjà interdit l'excision

Le président, qui dirige d'une main de fer son pays depuis 20 ans, a aussi souligné que le mariage forcé était illégal, par conséquent interdit avec effet immédiat, qu'il concerne des mineurs ou des adultes. Même si la personne contrainte de se marier "a 40 ans, c'est illégal. Quiconque sera découvert en train de forcer son enfant à épouser une autre personne sera emprisonnée", a-t-il averti.

Dans sa déclaration face à des dignitaires musulmans, Yahya Jammeh a affirmé avoir donné des instructions aux députés pour formaliser cette décision et passer une nouvelle loi dans ce sens avant le 21 juillet, veille du 22e anniversaire de son régime. 

Fin novembre 2015, Yahya Jammeh avait décrété l'interdiction de l'excision en Gambie, soulignant que cette pratique - très répandue dans plusieurs pays africains - n'était pas dictée par l'islam et devait être abolie. Un mois plus tard, le Parlement a adopté une loi réprimant pénalement les mutilations génitales féminines. Les contrevenants sont désormais passibles de peines de prison pouvant aller jusqu'à trois ans et d'une amende de 1 300 dollars (1 200 euros). Le Monde rappelle toutefois que le pays pratique encore la peine de mort. 

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