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Icône du rock français, Daniel Darc a "foutu l'camp"

Le chanteur du groupe Taxi Girl a été retrouvé mort chez lui jeudi après-midi. Il avait 53 ans.

Article rédigé par franceinfo
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Daniel Darc, le 4 juillet 2008, à Belfort (Territoire de Belfort). (JEFF PACHOUD / AFP)

"D'un ventre épais, j'ai foutu l'camp / Un ange déçu, ange de néon / Un ange de plus, ange de néon", chantait Daniel Darc en 2011. L'artiste est mort, jeudi 28 février, dans un appartement du 11e arrondissement de Paris à l'âge de 53 ans. Contactée par francetv info, Sony Music, sa maison de disques, a confirmé l'information révélée par Le Parisien.

Icône torturée du rock et de la new-wave française, l'ancien chanteur du groupe Taxi Girl serait mort d'une surdose d'alcool et de médicaments, selon une source proche de l'enquête. Une autopsie devrait être effectuée durant le week-end.

Révélé avec Taxi Girl

Né en 1959 à Paris, Daniel Darc rejoint Taxi Girl en 1978, alors qu'il est élève au lycée Balzac. Avec ce groupe, il connaît deux ans plus tard son plus grand succès, la chanson Cherchez le garçon. "Ecoulé à 300 000 exemplaires, le single sera l'hymne de l’année 1980", rappelle Libération.

L'histoire de Taxi Girl, groupe dans lequel a aussi débuté le futur collaborateur de Madonna Mirwais Stass, annonce déjà son rapport avec les addictions. En 1981, le batteur Pierre Wolfsohn succombe à une overdose. Le groupe éclate cinq ans plus tard. Il n'empêche. Avec l'ambigu Cherchez le garçon et son unique album, Taxi Girl s'est imposé comme un des fers de lance de la new-wave à la française, apportant une nouvelle esthétique au rock hexagonal.

Prisonnier de démons 

Très influencé par le mouvement punk, Daniel Darc fait du rock un mode de vie. Amoureux de Johnny Cash, Elvis Presley, John Coltrane et James Dean, il était passionné d'arts martiaux, fasciné par Berlin et le Japon. Et pouvait se montrer extrême : en 1979, en première partie du groupe Talking Heads, il n'hésite pas à se trancher les veines sur scène. 

Visage racé, silhouette voûtée et bras entièrement recouverts de tatouages, le chanteur a emprunté des chemins tortueux. 

Daniel Darc, le 11 juillet 2012 à La Rochelle (Charente-Maritime). (XAVIER LEOTY / AFP)

Mort dans sa 54e année, "dont vingt de toxicomanie", Daniel Darc a connu un parcours de galère, d'abus de drogue et d'alcool qui ont abîmé sa santé, rappelle  Libération. "Endocardite, staphylocoque doré, pleurésie, septicémie, hépatite, dos cabossé par une chute de moto puis d'une mezzanine...", égrène le quotidien, vendredi.

Le temps du retour et du succès

En 1987, il sort Sous influence divine, réalisé avec une autre figure de la new-wave, Jacno, puis Parce que, en 1988. Longtemps considéré comme un pestiféré par l'industrie du disque, il signe en 2004 un retour foudroyant avec Crève Cœur. L'album est vendu à 60 000 exemplaires et lui vaut, à 45 ans, une Victoire de la musique de l'album révélation de l'année, en 2005.

"Sans le punk et l'écriture, je serais forcément mort ou en prison, parce que rien d'autre ne m'intéresse. Il n'y a qu'avec ça que j'arrive à me débarrasser un peu de tout ce qui me fait chier", confie-t-il alors. Il entretient toujours sa relation avec le drogue : "Quand les gens disent 'problèmes de drogue', je dis 'solutions de drogue'. Sans les drogues, je serais mort depuis longtemps, j'aurais pas pu supporter tout ce qui se passe."

Sa conversion au protestantisme

Cependant, pour tenter de rompre avec ses années d'excès, le chanteur d'origine juive s'était converti au protestantisme. Sa ferveur, qu'il évoquait souvent pendant ses concerts ou en interviews, imprègne ses derniers disques Amours suprêmes (2007) et La Taille de mon âme (2011). Deux albums salués par la critique, sans pour autant connaître le succès de Crève Cœur. Il apparaît même au Collège des Bernardins, à Paris, en décembre 2011, où il mêle musique et spiritualité.

 "J'aime la scène mais j'ai super peur, confiait-il en 2012 au ParisienSauf que maintenant, je ne dégueule plus avant d'y aller." Il était encore sur scène au printemps dernier, notamment au Printemps de Bourges. Il devait se produire en mars à Chaumont et Ajaccio"Quand je mourrai, j'irai au paradis / C'est en enfer que j'ai passé ma vie", chantait-il en 2007.

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