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Malgré le chômage, certains secteurs peinent à recruter

Le nombre d'employeurs qui éprouvent des difficultés à recruter est en hausse, selon une étude.

Article rédigé par Héloïse Leussier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'industrie française manque de soudeurs, mais aussi de chaudronniers et de robinetiers. (AFP / ALAIN LE BOT / PHOTONONSTOP)

C’est l’un des paradoxes du marché de l’emploi en France. Alors que le taux de chômage a battu un nouveau record jeudi 30 mai, des centaines de milliers de postes restent non pourvus. Selon une étude publiée par le groupe d'intérim Manpower, mardi, le nombre d’employeurs éprouvant des difficultés à trouver des candidats a même augmenté par rapport à 2009.

Quels secteurs peinent à recruter ?

Selon les données recueillies par l'entreprise spécialisée dans l’intérim et le recrutement  Manpower, un tiers des employeurs français éprouvent des difficultés à recruter en 2013. Une part en augmentation, puisqu’ils étaient moins d'un cinquième (18%) en 2009. Les emplois les plus difficiles à pourvoir sont, dans l’ordre : les travailleurs manuels, les routiers, les techniciens, le personnel administratif, les commerciaux et les ingénieurs.

L’enquête annuelle de Pôle emploi, publiée en avril, avait déjà mis en avant les besoins en recrutement pour les emplois peu qualifiés. Elle soulignait notamment que les métiers de l’hôtellerie et les services à la personne étaient à la recherche de candidats. Quant à l’industrie, elle manque de soudeurs, chaudronniers et robinetiers, note France Info.fr. Il y avait, en mai, 2000 à 3000 postes de soudeurs à pourvoir, selon la radio.

 

Un serveur dans un restaurant de Saint-Tropez, le 12 avril 2013. (JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP)

Comment les entreprises font face ?

Selon les employeurs, deux raisons principales expliquent leurs difficultés à recruter : le manque de compétences des candidats et l'absence de candidats disponibles (en raison du vieillissement de la population notamment), indique Manpower.

Des formations internes : Pour faire face à cette pénurie de main-d'œuvre qualifiée, plusieurs entreprises françaises du secteur de l’aéronautique ont par exemple décidé d’ouvrir des centres de formation internes, ouverts aux chômeurs, rapporte l’AFP. L’agence cite l’exemple du sous-traitant aéronautique Recaero, en Ariège, qui forme ses propres chaudronniers.

Des reconversions : En 2012, en Midi-Pyrénées, quelque 2200 chômeurs en reconversion ont été formés aux métiers de l’aéronautique et 90% d'entre eux ont trouvé un emploi, selon l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), fédération patronale de la filière. Ce phénomène devrait se poursuivre, en raison de la bonne santé d'Airbus et de ses fournisseurs : l'UIMM attend environ 4000 recrutements en 2013 dans le secteur.

Que fait le gouvernement ?

François Hollande a déjà soulevé cette question. "Comment comprendre qu'il puisse y avoir dans notre économie plus de trois millions de chômeurs et des employeurs qui nous disent qu'ils ne peuvent pas trouver les salariés qui correspondent à leurs exigences ?" a-t-il martelé en mars, rappelle BFMTV. Le président a promis que la réforme de la formation professionnelle permettrait "qu'un chômeur sur deux se voit proposer une formation dans un délai de deux mois". Aujourd'hui, un chômeur sur quatre doit attendre 15 mois avant de décrocher une formation.

Le Medef aussi souhaite remédier au problème des emplois non pourvus, qu’il a estimé à 112 088 postes en 2012, notent Les Echos. L’organisation patronale a lancé l’Observatoire tendance emploi compétence en avril, destiné à renseigner les demandeurs d’emplois sur les besoins en recrutement des entreprises.

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