Manuel Valls révoque le commissaire Neyret, ex-numéro 2 de la PJ de Lyon
Le ministre de l'Intérieur l'a annoncé vendredi soir. Quelles suites, maintenant, pour l'ancienne icône de la police française ?
AFFAIRE NEYRET - Manuel Valls s'est donc rangé derrière l'avis du conseil de discipline. Vendredi 7 septembre, le ministre de l'Intérieur a décidé de révoquer l'ancien numéro 2 de la police judiciaire de Lyon, mis en examen pour trafic de drogue et corruption. Plus tôt, sur RTL, il avait donné des indications en ce sens.
"J'agirai en regardant de près ce dossier, mais avec évidemment une idée principale, c'est que, au-delà des carrières qui parfois sont de très grande qualité, à ce niveau-là, un policier ne l'a pas été", avait indiqué le ministre de l'Intérieur. "Je crois que c'est assez évident", avait insisté le ministre. Quelles suites, maintenant, pour Michel Neyret ?
Interdit d'exercer le métier de policier
C'est la conséquence immédiate de la décision du ministère de l'Intérieur. Michel Neyret est définitivement révoqué de l'institution policière. Agé de 56 ans, ce flic à l'ancienne n'imaginait sans doute pas reprendre du service. Mais il espérait une mise à la retraite d'office plutôt qu'une révocation, la sanction la plus lourde, qui peut le priver de ses droits à la retraite.
Selon une source policière, Michel Neyret devrait toutefois "percevoir ses droits à la retraite" qui peut "intervenir sous peu". Les commissaires peuvent devenir retraités à 60 ans, et même avant s'ils ont commencé tôt leur carrière. L'ex-numéro 2 de la PJ lyonnaise peut en outre encore faire appel de la décision du ministère devant une juridiction administrative.
Selon ses avocats, la décision du conseill de discipline -dit "le tourniquet - de préconiser mardi la révocation de Neyret est "infamante à l'endroit d'un homme qui a servi pendant près de 30 ans la République et qui a servi ses concitoyens de façon exemplaire".
Un procès en perspective
Si la procédure administrative est sur le point d'être close, la procédure judiciaire à l'encontre de l'ancienne icône de la police française, elle, suit son cours. Michel Neyret a été mis en examen en octobre 2011 pour corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs ou encore trafic de stupéfiants. Il avait été remis en liberté en mai après près de huit mois de détention provisoire à la prison de la Santé à Paris.
Placé depuis sous un strict contrôle judiciaire -son permis de conduire lui a notamment été retiré-, il vit dans l'est de la France où il pointe chaque jour à la gendarmerie. Il ne s'est jamais publiquement exprimé sur le fond du dossier, une des procédures judiciaires les plus graves ayant jamais visé la police française.
Selon ses avocats, le commissaire Neyret a admis certains faits qui lui sont reprochés, comme l'utilisation de drogue pour rémunérer des indicateurs et ce qu'il appelle un "péché d'amitié" avec certaines personnes liées au grand banditisme. Mais il a expliqué avoir agi dans le cadre de son métier de policier et réfuté tout enrichissement personnel. Il attend maintenant la fin de l'instruction de son affaire, qui pourrait être renvoyée devant le tribunal correctionnel de Paris.
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