Les fantasmes des femmes en pleine évolution
Pratiques sadomasochistes "soft", vibromasseurs et webcams coquines... Selon un sondage, la sexualité des femmes est en train de changer.
Les femmes se lâchent-elles ? Le succès "du roman érotique pour mamans" Cinquante nuances de Grey, sorti en France à l'automne, est-il le révélateur d'une évolution de la sexualité féminine, plus décomplexée, assumée, voire revendiquée ?
A l'occasion de la parution du tome 2 de la saga gentiment cochonne de la romancière E.L James, une étude Ifop parue jeudi 3 janvier, commandée par l'hebdomadaire Femme actuelle, fait le point sur les fantasmes des Françaises. Francetv info l'a épluchée pour en retenir cinq phénomènes relativement nouveaux.
Elles aiment fesser (et être fessées)
Selon cette enquête, les pratiques sadomasochistes (SM) dites "soft" sont en nette progression, bien que toujours minoritaires. Ainsi, 25% des Françaises interrogées déclarent avoir déjà reçu une fessée de leur partenaire, contre 8% en 1985. Pour ce qui est des pratiques "hard" de soumission (bondage etc.), elles progressent très peu et restent marginales (de 3% en 1985 à 5% aujourd'hui).
Dans leurs fantasmes, les femmes interrogées se voient autant dominées que dominantes, poursuit par ailleurs l'enquête : "Deux sur trois sont disposées à faire l'amour les yeux bandés (65%) ou en bandant les yeux de leur partenaire (65%), six sur dix à s'ébattre en étant dominées (59%) ou en dominant leur partenaire (62%), quatre sur dix à recevoir (39%) ou à donner (39%) une fessée."
Elles aiment "jouer" seules
Autre nouveauté dans la vie sexuelle de la femme moderne : l'apparition du sextoy, "largement banalisé dans la gent féminine", écrit l'institut Ifop. "Aujourd'hui, plus d’une femme sur trois (38%) admettent en avoir déjà utilisé, contre à peine 14% en 2009." Une petite révolution, sachant qu'elles n'étaient que 7% en 2007 et environ 5% en 1992. Des chiffres spectaculaires à relativiser toutefois : "Seules 7% des femmes déclarent en utiliser régulièrement", poursuit l'enquête.
Qui sont ces utilisatrices ? Plutôt des femmes jeunes (49% des femmes âgées de 25 à 34 ans en ont déjà utilisé), plutôt issues de catégories populaires (41%, contre 35% des cadres) et plutôt athées (41%, contre 33% des catholiques pratiquantes). L'enquête indique notamment que l'utilisation de sextoys est plus fréquemment observées chez les sympathisantes de droite (45%, contre 36% des sympathisantes de gauche).
... ou accompagnées
Mais surtout, l'enquête révèle que cet usage "ne s’inscrit pas forcément dans une logique de substitut à une vie sexuelle défaillante". Au contraire, "ces utilisatrices ont une activité sexuelle plus intense et une vie sentimentale plus satisfaisante que la moyenne". D'ailleurs, pour une femme sur deux, "l'usage des sextoys s’organise et prend sens dans un cadre conjugal où il peut apparaître comme un moyen de pimenter la vie sexuelle du couple".
Elles "sextotent"
Autre enseignement, les nouvelles technologies se sont invitées dans la sexualité des Françaises. Parmi les femmes interrogées, 47% échangent des messages coquins par e-mail, SMS ou messagerie instantanée avec leur partenaire, tandis qu'il s'agit d'un fantasme pour deux femmes sur trois (63%). "L'échange de photos 'coquines' avec son partenaire est une pratique plus limitée (23%) mais une forte proportion de femmes (40%) aimeraient essayer un jour", poursuit l'Ifop.
Par ailleurs, "la disposition des femmes à faire l’amour virtuellement via une webcam est de plus en plus forte (22%, contre 14% en 2009)", ajoute l'enquête. En revanche, cette pratique reste limitée à 8% des femmes interrogées, contre 6% en 2009.
Elles bou(co)quinent
Enfin, la lecture de livres érotiques est une pratique largement répandue dans la gent féminine, puisque "près de six femmes sur dix (59%) admettent avoir déjà lu un livre érotique au cours de leur vie, contre un peu plus d’une sur trois en 1970 (38%)", détaille l'institut de sondages.
Sondage réalisé sur un échantillon de 1 008 femmes, représentatif de la population féminine française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne du 30novembre au 3 décembre 2012.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.