COP21 : le paradoxe allemand
Championne d'Europe des énergies renouvelables, l'Allemagne est aussi un des principaux pollueurs, depuis qu'elle a abandonné le nucléaire pour relancer la filière charbon.
Le décor de Welzow (Allemagne) a de quoi surprendre : un gigantesque paysage grisâtre digne d'une autre planète. Ici, à 200km de Berlin, des colosses d'acier ont éventré les sols, où plus rien ne pousse. Il s'agit de mines de lignite à ciel ouvert qui s'activent 24 heures sur 24 pour alimenter en charbon les centrales électriques. Depuis que l'État a décidé de renoncer à produire de l'énergie nucléaire, les mines de lignite ne cessent de s'étendre.
Des villages déserts
Comme l'explique un photographe et défenseur de l'environnement, "c'est la plus grande mine encore en activité dans la région : 81km2". Et le chantier compte encore s'étendre. La commune de Heidemühle a ainsi été évacuée en 2006, et sera bientôt détruite. Il abritait autrefois la plus grande fabrique de bouteilles de lait de l'ex-RDA. Vouée à la destruction elle aussi, la ville de Proschim refuse de voir ses installations d'électricité verte disparaître au profit du charbon. Avec le biogaz ou le solaire, Hagen Rösch, agriculteur, emploie 85 personnes et fournit 5 000 clients en énergies renouvelables. Son entreprise serait l'une des plus grandes à être détruite en Allemagne pour un projet d'extension minière.
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