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Des Amérindiens s'invitent aux assemblées générales des banques françaises

Une délégation d'Amérindiens a fait le déplacement pour assister aux assemblées générales des banques françaises cette semaine. Ils dénoncent les projets de gaz de schiste qu'elles financent et qui détruisent leur environnement.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Juan Mancias, chef de la tribu Esto'k Gna au Texas et Lucie Pinson de l'ONG Les Amis de la Terre à Paris en mai 2017.  (ANNE-LAURE BARRAL / FRANCEINFO)

Parce qu'ils souhaitent interpeller les actionnaires, Juan Mancias, chef de la tribu Esto'k Gna au Texas, et cinq autres Amérindiens ont assisté ce mardi 23 et ce mercredi 24 mai aux assemblées générales des banques françaises. Ces établissements ont promis de mettre fin à leurs investissements dans le charbon au moment de la COP 21. Mais plusieurs financent des projets de gaz de schiste.

17 000 personnes menacées au Texas

Dans la vallée du Rio Grande au Texas, par exemple, c'est toute la communauté des Esto'k Gna, 17 000 personnes, qui est menacée. Difficile, pourtant, de se faire entendre auprès des actionnaires de la Société Générale et de BNP Paribas, déplore Juan Mancias : "Nous n'avons pas été super bien accueillis à la Société Générale mais je pense que les gens ont écouté les problématiques humaines" a-t-il expliqué à franceinfo.

"Ce sont nos dernières terres sur le littoral qui sont concernées. Et je ne parle pas seulement de la pollution de l'air, de l'eau ou du changement climatique, je veux expliquer qu'au Texas les mentalités sont en faveur d'une sorte de nettoyage ethnique, ils font tout pour se débarrasser des Amérindiens."

Manifestation d'activistes dans la réserve Sioux de Standing Rock, aux Etats-Unis, en décembre 2016. (JIM WATSON / AFP)

Le gaz de schiste aussi néfaste que le charbon pour le climat

Juan Mancias souhaiterait, en outre, que l'on arrête de déterrer les morts pour construire ces gazoducs. Si les banques françaises mettent en avant leur retrait des projets de charbon, Lucie Pinson, de l'ONG Les Amis de la Terre estime qu'elles ne jouent pas franc-jeu sur leurs projets de gaz de schiste, également très néfastes pour le climat.

"Elles communiquent beaucoup moins sur leur financement aux énergies fossiles que sur leur financement aux énergies renouvelables. On a une certitude : la Société Générale est dans tous les projets de gaz naturel liquéfié."

Natixis et le Crédit Agricole sont également impliqués dans des projets de ce type. Les banques reconnaissent toutefois qu'il faudrait avoir l'accord des communautés locales à l'avenir. Juan Mancias, lui, est rentré au Texas poursuivre sa lutte. Un combat devenu encore plus difficile depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

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