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"On essaye de bien se barricader", "Je fais confiance à mon Dieu" : les habitants des Antilles se préparent au passage de l'ouragan Irma

Évacuations, ruée vers les magasins, barricades, prières... Les Petites Antilles se préparent à l'arrivée de l'ouragan Irma. Témoignages.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des habitants de Saint-Martin préparent des barricades, le 5 septembre 2017, avant le passage de l'ouragan Irma. (LIONEL CHAMOISEAU / AFP)

Les îles françaises Saint-Barthélemy et Saint-Martin ont été placées en alerte violette, le degré maximal, en prévision de l'arrivée de l'ouragan Irma "d'une intensité sans précédent sur l'Atlantique", a indiqué Météo France dans son dernier bulletin, mardi 5 septembre à 22h07 locales (mercredi 6 septembre à 4h07 à Paris). Le niveau d'alerte violet impose notamment le confinement total de la population.

La Guadeloupe, elle, a été placée en alerte rouge "cyclone", à l'approche du passage de l'ouragan, et la Martinique a également été placée en vigilance rouge pour "mer dangereuse à la côte". 

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Ruée vers les magasins

Les Petites Antilles se préparent à l'arrivée de cet ouragan "exceptionnel", comme l'a qualifié, mardi matin, le préfet de Guadeloupe, Éric Maire. Les écoles et administrations sont fermées, les populations du littoral ont été évacuées. Il y a aussi la scène habituelle de la ruée dans les magasins pour toutes celles et ceux qui veulent se constituer des réserves "au cas-où" et surtout des réserves d’eau potable. "Il me faut de l'eau parce que je ne bois pas de l'eau du robinet", explique une habitante de Guadeloupe à la sortie d'une grande surface, au micro de Guadeloupe Première. "Ca va se passer, c'est la nature, dit une autre qui assure qu'elle n'a pas peur : "Non, pas du tout. J'ai connu Hugo [le cyclone Hugo en 1989, classé en catégorie 5, qui avait causé l'équivalent de 2 milliards d'euros de destruction] donc voilà."

Un peu plus loin, un homme vient aussi faire "quelques achats pour pouvoir parer au plus pressé, de l'eau et quelques denrées". Face à l'ouragan qui arrive, il est résigné. "Je suis arrivé vendredi, je suis en vacances. Il y a longtemps que je n'ai pas vu un cyclone donc je vais en profiter, on verra ! On prend ça avec philosophie." Une autre cliente explique, elle, que ce n'est pas le phénomène lui-même qu'il faut craindre : "Je n'appréhende pas trop, dit-elle. On ne peut rien y faire. Il faut être préparé pour après plutôt."

"Quelques achats pour pouvoir parer au plus pressé, de l'eau et quelques denrées" : en Guadeloupe, les habitants font des réserves en attendant le passage d'Irma (Guadeloupe Première)

Barricades et prières

À Saint-Martin, le plus proche de l'œil du cyclone, les habitants ont des provisions et sont barricadés chez eux, comme Antoinette: "Tout le monde se prépare parce que nous attendons quelque chose de très costaud, explique-t-elle. On essaye de bien se barricader. On met du contreplaqué sur les portes. On a acheté beaucoup de provisions, de l'eau, tout ce qu'il faut. Les gens rendent visite à leurs parents pour les aider à faire ce qu'ils ont à faire, comme consolider la maison. À Saint-Martin, c'est très famille. Il n'y a pas foule dehors, on ne voit pas beaucoup de monde dans les rues."

En attendant le passage d'Irma, Antoinette prie : "J'ai une grande foi en Dieu, je fais confiance à mon Dieu. J'ai beaucoup prié, jusqu'à 2 heures du matin, et ce matin encore, parce qu'on ne sait pas du tout ce qu'[Irma] peut nous apporter."

"On essaye de bien se barricader" : le témoignage d'une habitante de Saint-Martin

Des évacuations parfois difficiles

En Guadeloupe, en raison de la très forte houle cyclonique, plusieurs maisons proches du littoral ont été évacuées, mais il n'est pas toujours facile de dire à des habitants de partir. "Vous savez, c'est très difficile avec cette population qui a tendance à dire : 'Ce n'est pas la première fois qu'on annonce [quelque chose] et qu'il n'y a rien.', explique l’adjointe au maire de Capesterre-Belle-Eau, Nita Seyrolle, au micro de Guadeloupe Première. Ce n'est pas facile mais on essaye de les convaincre. J'essaye de leur dire que la menace est vraiment sérieuse, qu'il en va de leur sécurité et de la sécurité de leur famille. J'ai eu la préfecture qui m'a demandé de procéder à l'évacuation. C'est ce que j'essaye de faire."

"J'essaye de leur dire que la menace est vraiment sérieuse" : Nita Seyrolle, adjointe au maire de Capesterre-Belle-Eau (Guadeloupe Première)

Cet habitant de la commune de Sainte-Marie, en Martinique, n’est pas vraiment convaincu du bienfondé de partir :"On est ici depuis plus de 40 ans, indique-t-il au micro de Guadeloupe Première. On sait ce qu'il se passe, on est tranquille. S'il n'y avait pas cette barrière de corail, la mer serait arrivée jusqu'à la route nationale. Mais, actuellement, il n'y a du danger pour personne. Je ne parle pas au niveau du vent qui peut [emporter] une maison, mais au niveau de la mer, il n'y a pas de danger."

"Il n'y a du danger pour personne", estime un habitant sceptique de la commune de Sainte-Marie, en Martinique (Guadeloupe Première)

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