Circulation alternée à Paris : comment ça marche ?
Jour impair, plaques impaires : la circulation alternée est en place lundi à Paris et dans sa proche banlieue. Quelles sont les exceptions ? Quelles solutions dans les transports en commun ? Les réponses de francetv info.
Covoiturage, télétravail ou transports en commun : les automobilistes dont le véhicule possède une immatriculation paire doivent trouver une parade pour respecter la mesure de circulation alternée qui a débuté, lundi 17 mars, à 5h30 à Paris et dans sa proche banlieue. Une mesure gouvernementale radicale destinée à lutter contre la pollution qui sévit depuis plusieurs jours.
Qui roule, qui ne roule pas ?
Concrètement, seuls les véhicules immatriculés avec un numéro impair pourront circuler, vu que la journée de lundi 17 mars est un jour impair. En revanche si cette mesure est prolongée mardi 18, ce sera au tour des voitures paires de pouvoir circuler.
Sauf dérogations, la mesure concerne tous les véhicules, y compris les deux-roues immatriculés. Néanmoins, les voitures avec trois personnes à leur bord, quel que soit leur numéro d'immatriculation, pourront circuler, ainsi que les taxis et les voitures électriques et hybrides. Tous les poids lourds seront interdits, à l'exception des véhicules d'urgence (pompiers, ambulances...) et les camions frigorifiques.
Les véhicules autorisés à circuler devront respecter les limitations de vitesse déjà en vigueur du fait de la pollution (abaissement de 20 à 10 km/h selon les axes).
Quelles solutions alternatives ?
Pour compenser l'immobilisation forcée de la moitié des voitures, les transports publics seront gratuits, et la SNCF et la RATP offriront "plus d'un million de places supplémentaires" sur certaines lignes de métro, RER et Transiliens, assure le ministre des Transports Frédéric Cuvillier.
Lundi, SNCF Transilien prévient sur son site que "les trains seront très chargés entre 7 heures et 9 heures ainsi qu'entre 17 heures et 19 heures du fait de la gratuité des transports annoncée à l'occasion du pic de pollution", et incite ses clients à voyager en heures creuses.
Que risquent les contrevenants ?
Pour veiller au respect de la circulation alternée, quelque 700 policiers seront mobilisés, sur une soixantaine de points de contrôle. Les automobilistes et motards qui braveront l'interdit écoperont d'une amende : 22 euros si elle est réglée immédiatement, 35 euros au-delà de trois jours. S'ils refusent de faire demi-tour, leur véhicule sera immobilisé. En revanche, une infraction n'entraînera pas un retrait de point. Par ailleurs, lundi, le stationnement sera gratuit à Paris pour les voitures à l'immatriculation paire interdites de rouler.
Pourquoi la mesure divise ?
Inédite depuis 1997, la décision annoncée samedi, à huit jours des municipales, a suscité l'approbation de la gauche et des écologistes mais déclenché les foudres de l'opposition et des associations d'automobilistes et de motards. Pour le président de l'UMP Jean-François Copé, cette mesure "relève de la communication". "Pour la première fois un gouvernement assume ses responsabilités", s'est en revanche félicitée la ministre de la Santé Marisol Touraine.
Mesure "précipitée, inefficace" et qui va "générer la pagaille", a pesté l'Automobile Club Association. La Fédération française des motards en colère, énervée que les deux-roues soient inclus dans la mesure, a appelé ses usagers à la résistance, leur suggérant le "co-motorage". "Nous comprenons parfaitement les difficultés, les agacements, voire même les colères. (...) Mais il fallait prendre cette décision-là", a justifié le ministre de l'Ecologie, Philippe Martin.
Il escompte "une baisse importante de la fréquentation de voitures". En 1997, a-t-il rappelé, l'expérience avait "donné des résultats", même s'il reconnaissait samedi qu'elle avait laissé "de mauvais souvenirs".
Où en est la pollution ?
Les particules en suspension dans l'air peuvent provoquer de l'asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardiovasculaires, et les plus fines d'entre sont reconnues comme cancérogènes.
A Paris, Airparif prévoit le retour de la pollution lundi sans toutefois que le seuil d'alerte (80 microgrammes) soit atteint. Dimanche, les 50 microgrammes déclenchant le seuil d'information ont été dépassés dans une bonne trentaine de départements.
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