Séisme : "À Mexico, il a été ressenti beaucoup plus fort que celui de 1985 qui est vraiment un traumatisme ici"
Le séisme qui a touché le Mexique, mardi, a fait selon un bilan provisoire au moins 200 morts. franceinfo a joint des témoins sur place qui décrivent des scènes "quasi apocalyptiques" dans les rues.
Un violent séisme a frappé, mardi 19 septembre, le Mexique. Un bilan provisoire fait état, mercredi, de plus de 200 morts et de nombreux disparus. La capitale mexicaine a été durement frappée par le séisme de magnitude 7,1 qui a provoqué, notamment, l'effondrement d'une cinquantaine d'immeubles. Tous les témoignages recueillis mardi matin par franceinfo rapportent des scènes "quasi apocalyptiques" dans les rues de Mexico.
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"C'est le plus fort séisme que j'ai jamais ressenti"
Elle n'avait jamais vu ça. La correspondante de franceinfo à Mexico, Emmanuelle Steels, qui vit depuis de nombreuses années dans le pays, a été surprise par l'intensité du séisme, très fortement ressenti dans les rues de Mexico.
"Je me trouvais chez moi, j'habite au 10e étage d'un immeuble dans le quartier de la Roma, un des quartiers qui a été le plus durement touché par le séisme et où de nombreux bâtiments se sont effondrés", a raconté Emmanuelle Steels, qui comme les autres habitants de sa tour s'est précipitée dans la rue.
"C'est le plus fort séisme que j'ai jamais ressenti. Et beaucoup de gens ici disent que même si ce séisme était d'une intensité un petit peu plus faible, il a été ressenti beaucoup plus fortement que celui de 1985 qui est vraiment le traumatisme dans l'esprit des Mexicains", a-t-elle précisé.
"Je ne sais même pas où je vais passer la nuit"
Daphnée Denis, une autre journaliste française installée à Mexico, a également témoigné de l'importance des dégâts dans la capitale mexicaine. "Mon appartement est complètement détruit", a expliqué la journaliste, responsable du service vidéo du journal El País en Amérique du sud. "On a passé l'après-midi à traverser la ville à pied, on a vu de nombreux appartements qui étaient détruits, avec des personnes qui se faisaient sortir des décombres. De nombreux quartiers sont plongés dans le noir, il n'y a plus d'électricité, il n'y a plus d'internet. Je ne sais même pas où je vais passer la nuit."
"J'ai vu de nombreux immeubles qui étaient effondrés"
Plus au sud de Mexico, Marcel Julien, un Mexicain de 36 ans, a aussi été surpris par la forte secousse. "J'étais au bureau, on est au rez-de-chaussée alors on a pu sortir très vite", raconte-t-il. ,"J'ai tout de suite pensé à ma femme et à mon enfant. Je suis allé les retrouver et sur le chemin j'ai vu de nombreux immeubles qui étaient effondrés", a-t-il témoigné à franceinfo.
"Quand la terre s'est mise à trembler violemment, tout le monde a compris"
Tous racontent cette coïncidence incroyable. "C'était le 32e anniversaire du grand tremblement de terre de 1985 [qui avait fait plus de 10 000 morts] et justement, vers 11 heures, il y a eu une simulation. L'alerte antisismique a retenti, un exercice destiné à entraîner les populations à sortir et à se protéger en cas de séisme", rapporte Emmanuelle Steels.
"Deux heures plus tard, l'alarme a de nouveau retenti, et c'était un peu la confusion. Certains ne l'ont pas pris au sérieux tout de suite, pensant que c'était à nouveau un exercice", a raconté la journaliste.
"Quand la terre s'est mise à trembler violemment, tout le monde a compris et s'est précipité dans la rue mais c'était déjà peut-être trop tard pour certains", s'est désolée Emmanuelle Steels.
Les secouristes étaient parfois "totalement dépassés" par l'ampleur des dégâts
Une fois la sidération passée, les habitants de Mexico ont fait preuve d'une grande solidarité, tentant d'aider des secouristes avec les moyens du bord, ont raconté ces trois témoins joints par franceinfo. "Dans la rue, on entend 'dans telle rue, un appartement est tombé donc il faut aller aider', les gens y vont, il y a énormément d'entraide, des gens apportent des vivres, de l'eau, des seaux et des pelles pour aider à enlever les décombres", a témoigné Daphnée Denis.
Beaucoup de bonne volonté mais parfois "un peu de désorganisation", a raconté Marcel Julien, estimant que les secouristes étaient parfois "totalement dépassés" par l'ampleur des dégâts. D'autant que la nuit est depuis tombée à Mexico, ce qui leur complique encore la tâche. "Sur un groupe Facebook, j'ai vu qu'ils lançaient même un appel aux producteurs de cinéma pour qu'ils mettent à disposition leurs projecteurs. Car il faut pouvoir éclairer les décombres et certains quartiers sont plongés dans le noir", a expliqué Marcel Julien.
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