Afrique du Sud. La police qui a abattu 34 mineurs dit avoir tiré en état de légitime défense
Plus d'une trentaine de mineurs grévistes ont été tués jeudi lors d'un violent affrontement avec la police à la mine de platine de Marikana.
AFRIQUE - Ces images ont choqué le monde entier. Les policiers qui ont tiré jeudi 16 août sur une foule de mineurs à Marikana, dans le nord de l'Afrique du Sud, ont agi en état de légitime défense. C'est ce qu'a affirmé la chef de la police nationale vendredi, établissant un premier bilan officiel de 34 mineurs tués et 78 blessés.
Attention, ces images peuvent choquer.
"Le groupe des grévistes a chargé en direction de la police, tirant des coups de feu et brandissant des armes dangereuses. Les policiers se sont repliés et ont été forcés d'utiliser la force maximum pour protéger leur vie", a déclaré la chef de la police. "Le nombre total des morts est de 34, avec plus de 78 blessés. 259 personnes ont été arrêtées, pour différents motifs, violence publique, meurtre, tentative de meurtre, rassemblement illégal, possession d'armes dangereuses."
"Nous ne voulions la mort de personne"
Ce bilan est le tout premier bilan officiel depuis la fusillade survenue jeudi dans l'après-midi. Une source syndicale avait fait état de 36 morts vendredi dans la matinée. Pour justifier son action, la police a montré des vidéos où l'on voit les forces de l'ordre tenter de disperser les mineurs en négociant avec eux puis en utilisant différents moyens, dont des gaz lacrymogènes, des canons à eau, des grenades incapacitantes et des balles en caoutchouc.
On y voit aussi un policier supplier les mineurs de se disperser, disant : "Nous ne sommes pas ici pour vous arrêter, notre seul problème ce sont les armes". La chef de la police a expliqué que la police avait d'abord cherché à diviser la foule en plus petits groupes pour désarmer les gens plus facilement mais que les mineurs avaient rejeté les appels à la dispersion et à déposer leurs armes. Elle a défendu l'usage de tirs en dernier recours. "La police a commencé par utiliser le minimum de force, conformément à notre politique et à la loi". "Ce n'est que lorsque cela n'a pas suffi à stopper les manifestants que nous avons utilisé un autre outil. Et je pense profondément, nous pensons, que cela était justifié. Nous ne voulions la mort de personne", a-t-elle assuré.
Sur le lieu du massacre, une centaine de femmes de mineurs se sont réunies pour chanter et danser en hommage aux victimes. Elles ont entonné les chants révolutionnaires qui ont autrefois servi d'hymnes dans la lutte contre le régime raciste de l'apartheid.
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