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Burundi : retour à la case départ après le coup d'Etat manqué ?

Deux jours après une tentative de putsch, le président burundais est de retour dans son pays. Des putschistes ont été arrêtés, d'autres sont en fuite. Et les manifestations hostiles au régime continuent.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 4min
Un militaire patrouille alors qu'un partisan du président burundais Pierre Nkurunziza promène son portrait, le 15 mai 2015, dans une rue de la capitale Bujumbura (Burundi). (GORAN TOMASEVIC / REUTERS)

Le coup d'Etat au Burundi a échoué. Le président, Pierre Nkurunziza, a regagné son palais de Bujumbura. Les putschistes ont pris la fuite ou ont été arrêtés. Mais dans certains quartiers de la capitale, les manifestations hostiles au chef de l'Etat ont repris. Deux jours après la tentative de putsch, francetv info fait le point sur la situation, vendredi 15 mai.

Le président acclamé dans son fief

Depuis l'annonce de sa destitution, mercredi après-midi, par le général Niyombare, le président Nkurunziza était bloqué en Tanzanie. Il avait bien tenté de revenir en avion, dès les premières heures du putsch, mais il avait dû rebrousser chemin, l'aéroport de la capitale ayant été fermé par les putschistes.

C'est par la voie terrestre qu'il a réussi à rentrer dans son pays. Il a d'abord passé la nuit de jeudi à vendredi dans sa ville natale de Ngozi, à quelque 140 km au nord-est de la capitale. Puis il a fait son entrée dans Bujumbura, vendredi en milieu d'après-midi. Et il a immédiatement rejoint son palais présidentiel.

Le long du chemin entre Ngozi et Bujumbura, Pierre Nkurunziza a été salué par des partisans assemblés sur le bord de la route, vêtus de T-shirts à son effigie, selon des témoins. En périphérie nord-est de la capitale, quelque 2 000 personnes avaient été acheminées par bus pour l'acclamer dans le quartier de Kamenge, fief du parti présidentiel.

Des partisans du président burundais, Pierre Nkurunziza, paradent avec son portrait, le 15 mai 2015, dans la capitale Bujumbura (Burundi). (GORAN TOMASEVIC / REUTERS)
 

Le président Nkurunziza devait s'exprimer dans la journée sur les ondes de la radio-télévision nationale burundaise, mais l'intervention n'avait toujours pas eu lieu en milieu d'après-midi.

Les putschistes traqués dans la capitale

Le chef des putschistes, le général Godefroid Niyombare, a d'abord annoncé son intention de se rendre avec le reste de son état-major, avant de prendre la fuite à l'approche de soldats pro-Nkurunziza, selon l'AFP. "J'espère qu'ils ne vont pas nous tuer", a-t-il cependant eu le temps de glisser par téléphone à un journaliste. "Nos forces sont en train de le rechercher pour l'arrêter", a assuré un officier loyaliste, avant de garantir qu'il n'y aurait "pas de bavure" et d'assurer : "Nous n'allons pas les tuer, nous voulons les arrêter pour qu'ils soient jugés." 

Les forces restées fidèles au président ont en effet commencé à traquer les putschistes dans la capitale. Trois responsables de la tentative de coup d'Etat ont été arrêtés. Parmi eux, le porte-parole des putschistes, le commissaire de police Zénon Ndabaneze, et le numéro deux du mouvement, le général Cyrille Ndayirukiye, qui avait annoncé dès jeudi soir l'échec du coup d'Etat.

Le général Cyrille Ndayirukiye, numéro deux des putschistes, donne ses ordres, à Bujumbura (Burundi), le 13 mai 2015, jour du début de la tentative de coup d'Etat. (JEAN PIERRE AIME HARERIMANA / REUTERS)

Les opposants au président manifestent à nouveau

Les manifestations hostiles au président avaient cessé avec la tentative de coup d'Etat. Elles ont repris dès vendredi matin, dans plusieurs quartiers périphériques de Bujumbura. Des manifestants opposés à la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle du 26 juin ont répondu à l'appel du collectif anti-troisième mandat.

A Musaga, dans le sud de la capitale, des centaines de manifestants rassemblés autour de barricades ont été dispersés par des tirs de sommation de la police. Dans une ambiance électrique, un officier a lancé : "Sachez que ceux qui montent des barricades seront désormais considérés comme des putschistes."

Un homme dégage une barricade alors que des soldas patrouillent dans les rues de Bujumbura (Burundi), le 15 mai 2015. (GORAN TOMASEVIC / REUTERS )

Le centre-ville de Bujumbura était lui calme, les habitants s'y rendant de nouveau après l'avoir déserté pendant deux jours. Aucune présence policière ou militaire particulière n'était visible.

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