En Ethiopie, le parc national des monts Simien est la proie des flammes
Depuis le 9 avril, des incendies ravagent de nouveau les monts Simien, dans la région d’Amhara, au nord de l’Ethiopie. Premier parc naturel d’Afrique à avoir été placé au patrimoine mondial de l’Unesco. Depuis plusieurs mois des centaines d’hectares sont partis en fumée, fragilisant encore un peu plus ce lieu hors du commun.
Voilà maintenant trois semaines que le feu a repris, jouant avec les nerfs des pompiers. A peine le croit-on vaincu qu’il repart de plus belle, échappant de nouveau au contrôle. Le dernier feu en date, le 9 avril 2019, a détruit près de 350 hectares de prairies. Le vent et des herbes sèches ont attisé l’incendie qui désormais est contenu dans des ravins.
Les autorités sud-africaines ont dépêché sur place six avions bombardiers d’eau. Des experts d’Afrique du Sud, du Kenya ou encore de France sont venus apporter leur assistance pour combattre le feu. Les derniers en date viennent d’Israël.
Fire extinguishing helicopters and technical experts from different countries have arrived in Gonder city to begin the fire fighting work in Semien National Park. #PMOEthiopia pic.twitter.com/S1zK3ItEaY
— Office of the Prime Minister - Ethiopia (@PMEthiopia) 14 avril 2019
(Des hélicoptères bombardiers d'eau et des experts venus de différents pays sont arrivés dans la ville de Gonder pour commencer à combattre le feu dans le parc national de Simien)
Le parc national des monts Simien est le premier site naturel d’Afrique à avoir été classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1978. Sur une superficie de 220 km², c’est le refuge d’espèces animales endémiques comme le loup d’Ethiopie, le babouin gélada (également appelé singe-lion) ou encore le bouquetin d’Abyssinie dont il ne reste plus que 200 individus vivants, précisément dans le parc.
Au centre de la chaîne des monts Simien culmine le Ras Dashen, 4530 m, point le plus haut d’Ethiopie. "Univers volcanique et de basalte très déchiqueté", nous disent les guides de voyage, succession de canyons, de pics et de montagnes tabulaires. Ce qui bien sûr rend l’accès particulièrement délicat.
Mais le parc est fragile et en 1996 l’Unesco le place dans la liste du patrimoine mondial en péril. La population locale est pointée du doigt, à tort selon certains experts. On lui reproche de laisser les troupeaux paître dans le parc. 200 familles ont à l'époque été déplacées à l’extérieur du parc. En 2017, le parc a été sorti de la liste du patrimoine en péril. Il restait 4500 foyers y vivant. Une nouvelle fois aujourd'hui, c’est cette population qu’on accuse d’être à l’origine des incendies, par des travaux agricoles mal encadrés. Désormais, 70% de la surface du parc sont interdits au pâturage, accusé de tous les maux.
C’est un des enjeux de cette nouvelle catastrophe naturelle. Quel peut-être l’avenir du parc ? Les hommes y auront-ils encore une place ?
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