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Pour une majorité de Brésiliens, les femmes provocantes "méritent" d'être violées

La publication de ce sondage a provoqué une levée de boucliers de citoyens et de militants, face à cette idée consistant à attribuer à la femme la responsabilité des violences sexuelles.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Deux jeunes femmes sur la plage d'Ipanema à Rio (Brésil), le 10 février 2014. (MARCELO FONSECA / BRAZIL PHOTO PRESS / AFP)

"Les femmes portant des vêtements qui laissent voir leur corps méritent d'être violées". Une majorité de Brésiliens, 65,1% précisément, acquiescent à cette affirmation. Ils considèrent également, à 58,5%, que "si les femmes se comportaient mieux, il y aurait moins de viols". Ce sont les deux principaux enseignements d'un sondage de l'Institut d'enquête économique du gouvernement brésilien, réalisé auprès de 3 810 personnes des deux sexes.

Au Brésil, la publication de cette étude a provoqué une levée de boucliers de citoyens et de militants, qui ont multiplié sur les réseaux sociaux les condamnations, face à cette idée consistant à attribuer à la femme la responsabilité des violences sexuelles.

Culte du corps et catholicisme : le paradoxe brésilien

La présidente Dilma Rousseff a elle-même estimé sur son compte Twitter que l'étude démontrait que "la société brésilienne a beaucoup de progrès à faire" et a appelé "le gouvernement et la société à travailler ensemble contre la violence contre les femmes".

De son côté, la journaliste-militante Nana Queiroz a convoqué une manifestation en ligne sur Facebook, appelant les femmes à publier des photos d'elles en petite tenue en arborant le slogan "Je ne mérite pas d'être violée". Vendredi soir, 20 000 femmes ont simultanément mis leurs photos en ligne. "Le plus surprenant est qu'il est permis de se dévêtir pendant le carnaval mais pas dans la vie réelle", a protesté la journaliste en soulignant le paradoxe brésilien, un pays où le culte de la sensualité et du corps se heurte au catholicisme conservateur dominant.

En août 2013, Dilma Rousseff a promulgué une loi visant à protéger les victimes de violences sexuelles. Elle a été critiquée par l'Église catholique qui y voit un premier pas à une légalisation plus ample de l'avortement, question sensible dans ce pays comptant le plus grand nombre de catholiques au monde (123 millions). Pour l'heure, l'avortement est seulement autorisé au Brésil en cas de viol, jusqu'à huit semaines de grossesse, ou quand la vie de la mère est en danger.

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