Deux objets "éventuellement liés" au Boeing disparu repérés dans l'océan Indien
Ces objets, dont le plus grand mesure 24 m de long, ont été repérés par des satellites australiens.
Deux objets "éventuellement liés" au Boeing de la Malaysia Airlines, disparu le 8 mars, ont été détectés par images satellites, a annoncé jeudi 20 mars le Premier ministre australien. L'Autorité australienne de sécurité maritime (AMSA) a reçu des informations "nouvelles et crédibles", "basées sur des données satellitaires, d'objets qui pourraient être liés aux recherches", a déclaré Tony Abbott devant le Parlement.
Voici ce qu'il faut savoir sur cette nouvelle piste, la plus sérieuse depuis le début des recherches, douze jours plus tôt.
Quels sont ces objets ?
"Les objets sont relativement flous. Ce sont des objets d'une taille certaine, probablement dans l'eau, plongeant sous la surface et remontant" par intermittence, a déclaré John Young, un responsable de l'AMSA, lors d'une conférence de presse. "Le plus grand [des deux objets] ferait 24 m. L'autre est plus petit."
S'il s'agit bien de débris du Boeing, le site du quotidien australien Sydney Morning Herald (en anglais) note qu'une aile mesure environ 27 m et l'avion, 63,7 m. Selon une source américaine, citée par un journaliste français sur Twitter, "le débris principal serait un morceau de fuselage." Une information "à confirmer", nuance toutefois le journaliste.
Afin de déterminer s'il s'agit ou non de morceaux de l'appareil, un avion militaire Orion a été envoyé sur place, par les autorités australiennes. Il est arrivé vers 3 heures du matin (heure française) suivi par trois autres. Un bateau marchand norvégien, dérouté afin de se rendre sur les lieux, y est arrivé dans la matinée, a rapporté Reuters. Un destroyer de la marine australienne sera sur zone "dans plusieurs jours", précise l'AMSA.
Où ont-ils été aperçus ?
Le Premier ministre australien, Tony Abbott, n'a pas précisé la localisation de ces objets, mais l'Australie conduit des recherches dans le sud de l'océan Indien. La veille, l'AMSA avait indiqué que sa zone de recherche avait été "réduite de manière significative" après analyse des réserves de carburant du Boeing 777.
Tony Abbott a prévenu qu'il ne fallait pas tirer de conclusions hâtives. "Nous devons garder à l'esprit que la localisation de ces objets sera extrêmement difficile et il pourrait s'avérer qu'ils ne sont pas liés au vol MH370", a-t-il rappelé. L'Australie conduit ses recherches, avec l'Indonésie, dans le corridor sud, qui passe à quelques centaines de kilomètres de sa côte occidentale.
Dans cette zone, il n'y a pas d'îles et peu de passage, puisqu'elle n'est pas empruntée par des vols commerciaux. En revanche, elle constitue un "garbage patch", en raison de son faible courant océanique, soit une zone dans laquelle le courant peut apporter des déchets des zones alentours.
Cette piste est-elle sérieuse ?
Il s'agit de la piste la plus sérieuse à ce jour, selon les autorités australiennes. Ces dernières ont d'ailleurs ces images satellites entre les mains depuis dimanche, mais ont pris le temps de les analyser avant de faire une quelconque déclaration.
La Malaisie a réagi à l'annonce de la découverte de ces débris, évoquant "une nouvelle piste", soulignant également la nécessité d'une vérification. "Chaque piste représente un espoir", a déclaré le ministre malaisien des Transports, Hishammuddin Hussein. Mais "nous devons être cohérents. Nous voulons vérifier, nous voulons corroborer", a-t-il déclaré.
Le changement de cap de l'avion vers l'ouest, à l'opposé de la trajectoire prévue, près d'une heure après avoir décollé, et la désactivation apparemment délibérée des systèmes de communication de l'avion ont placé les pilotes malaisiens au centre de l'enquête. Les investigations menées jusqu'ici n'ont cependant rien donné de probant.
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