"Les gens sont à bout, ça va être le chaos" : en Indonésie, la colère des sinistrés monte face au manque de vivres
La ville côtière de Palu, sur l'île indonésienne des Célèbes, manque de vivres pour subvenir aux besoins élémentaires des habitants qui n'ont pas pu se réfugier dans des zones moins touchées par le séisme et le tsunami.
En Indonésie, à Palu, quatre jours après le séisme suivi d'un tsunami meurtrier le 28 septembre, les habitants qui le pouvaient ont fui la zone sinistrée. Ceux qui restent manquent cruellement de vivres. Les pénuries d'eau et de nourriture encouragent ainsi les tensions et les pillages.
Devant le seul et unique centre de distribution de nourriture de Palu, un bâtiment géré par l'armée, la tension alimentée par les pénuries est palpable. Des plaintes s'élèvent des rangs de quelques dizaines de sinistrés réunis sous une forte chaleur : "On a faim, on a faim." Rahmad Labua, 34 ans, se fait leur porte-parole. Lui qui travaille habituellement dans un hôtel de cette ville, qui comptait 350 000 habitants avant le séisme, explique qu’un lieu unique de distribution de vivres n'est pas adapté à la situation d'urgence que connaît Palu. "Les gens sont à bout, ça va être le chaos, lance-t-il. C'est pour ça que j'ai dit aux militaires responsables de mettre en place au moins trois points de distribution en soutien aux populations."
Comme pour lui donner raison, les pillages de supermarchés ou d'entrepôts se sont multipliés ces dernières 48 heures, à Palu et aux alentours. "Ce qu'il se passe est tout à fait chaotique. Les gens sont inquiets de voir leur famille privée de nourriture. C'est là qu'est tout le problème, tout le monde veut trouver à manger, témoignent des sinistrés. Moi je cherche à manger pour mes enfants, pour ma femme. Et tout le monde cherche de la nourriture pour les siens, donc c'est très problématique." À Palu, les habitants sont de plus en plus nombreux à avoir faim. C'est une aide d'ampleur qui est attendue, à la hauteur des conséquences de la catastrophe. Avant que les choses ne dégénèrent davantage.
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