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"Qu’est-ce que vous voyez ? Des cadavres" : à Palu, après le tsunami, les habitants désemparés dans un cimetière à ciel ouvert

Plusieurs jours après le séisme suivi d’un tsunami qui a ravagé Palu, en Indonésie, et malgré le renfort des militaires arrivés mercredi, les habitants doivent très largement se débrouiller seuls pour retirer les corps pris au piège dans les décombres.

Article rédigé par Joel Bronner, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Près de 200 000 personnes ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence, parmi lesquelles des dizaines de milliers d'enfants, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU. (JEWEL SAMAD / AFP)

En Indonésie, plusieurs jours après le séisme suivi d'un tsunami qui ont ravagé l'île de Célèbes, les habitants de Palu doivent encore très largement se débrouiller seuls. Notamment en retirant les corps encore pris au piège d'édifices effondrés, qu'ils repèrent à la forte odeur de putréfaction qu'ils dégagent. Et ce même si les secours officiels deviennent enfin plus visibles, sur place, avec l'arrivée de militaires, d'équipes de secours et de vivres mercredi.

Partout, des décombres

Sarman Sabila, 45 ans, est pêcheur. Son bateau a été emporté par les flots et son quartier en bord de mer a été presque entièrement détruit par le tsunami. Avec cinq personnes, Sarman scrute les décombres d'une maison écroulée. Entre un camion encastré là et des poutres effondrées. Quand on lui demande ce qu’il voit autour de lui, il répond, impuissant : "Des cadavres."

Il y a quelques jours, la police est venue récupérer les corps faciles d'accès. Mais pour ceux qui étaient coincés sous les décombres, ils n'étaient pas assez équipés. Nous attendons de l'aide extérieure, mais elle n'arrive pas, donc nous devons nous débrouiller nous-mêmes

Sarman, pêcheur

à franceinfo

Sarman et les autres contournent alors ce qu'il reste de la maison. Ils ont maintenant de l'eau jusqu'aux genoux. Persuda, un maçon de l'équipe, raconte : “C'est dur de tous les récupérer parce que les corps sont coincés et que cela fait un moment donc ils sont en mauvais état. Nous avons besoin d'aide de la part des équipes de secours.” 

Un cimetière à ciel ouvert

Après de longues minutes, un corps est récupéré. Les hommes referment le sac qu'ils avaient pris à une ambulance. Ils ne savent pas qui est ce voisin mort. Dans ce climat de chaleur humide, la décomposition est trop avancée déjà, pour l'identifier. C'est le cinquantième cadavre qu'ils extraient de la sorte : Palu est encore partiellement un cimetière à ciel ouvert.

A Palu, après le tsunami, les habitants désemparés dans un cimetière à ciel ouvert - reportage Joël Bronner

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