Bangladesh : Auchan visé par une plainte dans le drame du Rana Plaza
Selon "Le Parisien", l'enseigne de grande distribution française est dans la ligne de mire de plusieurs ONG. Elle aurait fait fabriquer des vêtements dans cet immeuble qui s'est effondré le 24 avril 2013.
C'était il y a un an jour pour jour. Le Rana Plaza, cet immeuble qui abritait des ateliers de confection, s'effondre à Dacca (Bangladesh), tuant 1 135 ouvriers et blessant 2 000 personnes. Un an après, plusieurs clients de ces ateliers, qui fournissaient une trentaine de marques occidentales, sont dans le viseur des ONG.
Selon Le Parisien, les associations Sherpa, Peuples solidaires et le collectif Ethique sur l'éthiquette vont déposer jeudi 24 avril une plainte contre l'enseigne de grande distribution française Auchan. Francetv info revient sur cette première plainte déposée en Europe contre les clients du Rana Plaza.
Que reproche-t-on à Auchan ?
Dans les décombres du Rana Plaza, des étiquettes de la marque de vêtements In extenso d'Auchan ont été retrouvées. Mais le groupe refuse de participer au fonds d'indemnisation des victimes, arguant avoir été "victime de sous-traitance dissimulée". "Nous n'avons aucun lien direct ou indirect avec les entreprises travaillant sur le site", assure un porte-parole du groupe au Parisien.
En face, William Bourdon, le président de Sherpa, dénonce dans le quotidien "une formidable opération d'enfumage des consommateurs". "Ils ont rompu tout lien avec le fournisseur qu'ils soupçonnaient", abonde Fanny Gallois, du collectif Ethique sur l'étiquette. Les associations poursuivent Auchan pour des "pratiques commerciales trompeuses".
Que font les autres entreprises ?
Auchan n'est pas la seule entreprise à traîner des pieds. Carrefour nie également sa présence. A l'inverse, la marque Britannique Primark a été la première à se mobiliser, apportant 12 millions de dollars (8,7 millions d'euros), rapporte Le Monde. D'autres marques étrangères, comme Gap, Wal-Mart, Inditex (Zara), C&A ou Mango, ont donné de l'argent au fond d'indemnisation. En France, seule Camaïeu a décidé d'en faire autant.
Les conditions de travail ont-elles changé ?
La mobilisation des ouvriers et la mobilisation internationale ont permis quelques progrès. Le salaire des ouvriers du textile est passé de 30 à 53 euros par mois. Autre progrès, un accord international sur la protection incendie et sur la sécurité des bâtiments, à ce jour signé par 150 marques européennes.
Depuis, des visites de contrôle sont prévues dans toutes les usines du Bangladesh. "Si cet accord avait été signé en 2011, des vies auraient été sauvées", estime le syndicaliste Kalpona Akter.
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