Centrafrique : l'ONU autorise le déploiement de 12 000 Casques bleus
Au coté des Français et des forces africaines, ils devront sécuriser un pays livré à l'anarchie et aux violences entre chrétiens et musulmans.
Les forces africaines (Misca) et françaises ne seront plus seules en Centrafrique. Alors que les troupes de l'Union européenne ont commencé à patrouiller dans Bangui, la capitale, mercredi, l'ONU a autorisé jeudi 10 avril le déploiement de près de 12 000 Casques bleus dans le pays. Objectif : tenter de sécuriser un pays livré à l'anarchie et aux violences entre chrétiens et musulmans et dont la population doute de la capacité de cette nouvelle force à ramener la paix.
Francetv info fait l'inventaire des forces en présence.
10 000 soldats et 1 800 policiers pour la Minusca
Aux termes d'une résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité, sur proposition française, 10 000 soldats et 1 800 policiers formeront la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca).
Ils prendront, au 15 septembre, la relève de 6 000 soldats de la force africaine Misca, épaulés par les 2 000 militaires français de l'opération Sangaris. Par ailleurs, la résolution autorise l'armée française à prêter main forte à la Minusca en employant "tous les moyens nécessaires".
Cette Minusca comptera aussi des civils, notamment des administrateurs, des ingénieurs et des juristes, chargés de remettre sur pied l'administration locale. Elle aura cependant pour objectifs principaux la protection des civils et des convois humanitaires, le maintien de l'ordre, le soutien à la transition politique et le respect des droits de l'homme.
Les soldats tchadiens quittent la Misca
Les militaires tchadiens constituent l'un des rouages essentiels de la Misca, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine. Or, le Tchad a annoncé le 3 avril son retrait de la Misca. N'Djamena s'estime injustement accusé "de tous les maux dont souffre" le pays, selon un communiqué du gouvernement tchadien. Ses soldats sont notamment accusés de parti pris en faveur des ex-rebelles de la Séléka, composés essentiellement de musulmans.
Les modalités de ce retrait n'ont pas encore été arrêtées. En attendant, précise N'Djamena, les soldats tchadiens, qui représentent environ 850 des 6 000 soldats de la Misca, resteront en place dans les zones relevant de leur responsabilité.
L'UE déploie 800 soldats
D'ici là, les Européens ont promis 800 hommes. Des gendarmes mobiles français ont d'ailleurs commencé, mercredi, à patrouiller dans Bangui, encadrés par les soldats de Sangaris. Ils se répartiront ainsi : 650 sur le terrain dont 120 gendarmes et le reste dans les états-majors, a détaillé le 2 avril Le Monde.fr. En attendant le déploiement officiel de la force Eufor, ils patrouillent dans le cadre de l'opération Sangaris. La mission Eufor sera pleinement opérationnelle à la fin mai. Les soldats européens seront notamment chargés de sécuriser l'aéroport et certains quartiers de la capitale centrafricaine, Bangui.
Selon le quotidien, la mission a été péniblement bouclée grâce à l'intervention de la Géorgie, qui n'est pourtant pas membre de l'Union européenne. La Géorgie a accepté d'envoyer 150 soldats, soit le plus important contingent. Leur transport sera pris en charge par les Britanniques, poursuit Le Monde, qui note que "les grands pays européens se sont joints tardivement aux Estoniens et aux Lettons, volontaires de la première heure", au côté des Polonais. Concrètement, aucun soldat britannique ou allemand ne patrouillera donc en Centrafrique, l'aide apportée par ces deux grands pays européens étant essentiellement logistique.
Une aide humanitaire et financière des grands pays, mais pas plus
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une aide humanitaire supplémentaire de 22 millions de dollars pour la Centrafrique. En Europe, l'Italie a accepté "de financer des travaux d'installation à Bangui", tandis que l'Allemagne "mettra finalement deux avions de transport au service d'Eufor RCA. La Suède va convoyer les soldats estoniens. L'Espagne et la Finlande fourniront également quelques moyens", poursuit Le Monde. Des investissements timides qui traduisent un certain isolement français dans le cadre de cette opération.
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