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Centrafrique : ce que l'on sait du soldat qui arborait un insigne nazi

Il appartient au 8e Régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Castres mais n'a pas encore été identifié. Francetv info fait le point. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Photographie d'un soldat portant un macaron aux références nazies en Centrafrique. Le cliché a été retiré de la page Facebook des opérations extérieures de l'armée, mais envoyé à la chaîne BFMTV. (ARMEE / BFMTV)

L'enquête progresse sur le soldat français en Centrafrique repéré avec un insigne nazi sur l'uniforme. Il appartient au 8e RPIMA de Castres, une unité d'élite de parachutistes d'infanterie de marine, a indiqué une source proche du régiment samedi 21 décembre, confirmant une information de La Dépêche du Midi. Francetv info récapitule les éléments connus sur cet individu. 

Un "para" de Castres

Interrogé samedi matin sur l'appartenance du militaire au 8e RPIMA, le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’état-major, s'est refusé à tout commentaire. "On n'interviendra que lorsque les faits seront établis par l'enquête", s'est-il contenté d'indiquer.

Publiée sur le site de BFMTV, la photo par laquelle l'affaire a été révélée montre un soldat l'arme au poing, avec à l'épaule un insigne portant le nombre 32 sur un drapeau tricolore. On peut y lire en allemand la devise SS "Mon honneur s'appelle fidélité" ("Mein Ehre heisst Treue"). De source proche du "8", on indique que le nombre 32 signifie "2e groupe de la 3e section", ce qui devrait permettre une identification très rapide de ce soldat. D’autres sources citées par La Dépêche du midi avancent toutefois que cela pourrait être une référence à la 32e division SS créée à la toute fin de la Seconde Guerre mondiale.

La macaron porte la devise SS ainsi que la mention "RCA 2013", comme le montre cette photo postée par BFM TV.  (ARMEE / BFM TV)

Les militaires du 8e RPIMA de Castres, qui ont perdu deux des leurs il y a dix jours en Centrafrique, sont "catastrophés par cette attitude totalement déplacée, étrangère aux valeurs du régiment"

Sans doute un militaire très "jeune"

Une source proche du régiment souligne que beaucoup de soldats engagés en Centrafrique sont "très jeunes, à peine plus de 20 ans", et que le porteur de l'insigne "n'en connaissait peut-être même pas la signification".

Dans La Dépêche du Midi, Philippe Folliot, député centriste tarnais, abonde, évoquant "une bêtise de jeunesse". Selon l’élu, ce soldat est "un jeune sergent qui ne devait même pas connaître la référence nazie". "La devise n’est pas choquante en soi, si on ne connaît pas la référence", ajoute-t-il.

Le colonel Jaron estime toutefois que cette attitude est "inadmissible", ne reflétant "en rien la réalité dans les armées". Une enquête de commandement est ouverte. "Le militaire sera immédiatement suspendu", dès qu'il aura été identifié, ajoute le colonel.

Un élément isolé ? 

Pour Philippe Folliot, il s'agit sûrement d'un "acte isolé" témoignant d'une "forme d'inculture". "Je connais très, très bien ce régiment, il n'y a pas l'ombre d'un doute, il n'existe pas de tendances nazies dans ce régiment", assure-t-il. L'état-major des armées est sur la même ligne.

Pourtant, une photo publiée par l’AFP et datée du même jour semble dire le contraire, estime La Dépêche du midi. "On y voit le même patch sur une personne qui semble bien différente de celle que l’on voit sur le cliché de l’armée", écrit le quotidien.

Un soldat français portant un macaron aux références nazies en Centrafrique. Cette photo a été prise le 17 décembre 2013 dans un quartier de Bangui par un photographe de l'AFP. (FRED DUFOUR / AFP)

Pour le Parti communiste, cette affaire va plus loin. "Contrairement aux dires de l'état-major des armées, il ne s'agit pas d'un incident isolé", écrit le PCF dans un communiqué. "Depuis plusieurs mois circulent sur internet des photos de militaires effectuant des 'quenelles', autrement dit, le salut antisémite se référant au salut hitlérien", rappelle-t-il, invitant "le Parlement à engager une enquête approfondie sur les activités subversives de l'extrême-droite à l'intérieur de l'armée".

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