L'Union européenne approuve l'envoi de soldats en Centrafrique
Les ministres européens des Affaires étrangères ont approuvé une opération militaire pour aider les forces africaine et française à sécuriser Bangui. Mais dans les faits, seules l'Estonie, la Belgique et la Pologne vont envoyer des troupes.
L'Union européenne arrive en renfort en Centrafrique. Les ministres européens des Affaires étrangères ont approuvé, lundi 20 janvier, le lancement d'une opération militaire de l'Union européenne en Centrafrique, pour appuyer les forces africaine et française, indique une source officielle. Au moins 500 soldats européens pourraient rejoindre le pays d'ici la fin du mois de février, relate l'AFP, tandis que Reuters annonce l'arrivée d'un millier de militaires.
Si le plan d'ensemble a été approuvé, les modalités de sa mise en œuvre sont encore en discussion, a précisé la source. Francetv info revient sur ce qui est attendu de cette intervention européenne.
Quel sera le rôle de ces soldats ?
Les soldats européens aideraient notamment à sécuriser Bangui et la zone de l'aéroport de la capitale. "Nous avons clairement besoin d'une force de l'UE pour aider à la stabilisation" de la Centrafrique, a déclaré, plus tôt dans la journée, le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, à l'ouverture de la réunion mensuelle des chefs de la diplomatie des 28 à Bruxelles.
Lors d'une allocution à Bruxelles, le 20 décembre 2013, François Hollande avait évoqué les besoins des forces sur place : "Je ne demande pas qu'il y ait des troupes pour des actions militaires (...) Ce dont nous avons besoin, c'est une présence sur des points précis : la protection de l'aéroport, le soutien sanitaire", avait déclaré le président français.
Qui va y prendre part ?
L’Estonie, la Belgique et la Pologne avaient déjà annoncé à la mi-décembre leur intention de participer à cette mission européenne. La Belgique comptait notamment envoyer 150 militaires. A l'époque, les Pays-Bas avaient annoncé pouvoir, quant à eux, transporter des soldats, tandis que la Pologne s'était dit prête à soutenir la France dans des opérations humanitaires et mettre à disposition un avion de transport militaire C-130 Hercules.
En revanche, la contribution de Londres et de Berlin demeure incertaine. "Le ministre allemand des Affaires étrangères a déclaré ce week-end que l’Europe ne pourrait pas laisser la France seule en Centrafrique, tout en réaffirmant que son pays n’enverrait pas de troupes de combat", rappelle RFI. Cependant, Berlin a mis à disposition dès décembre des capacités de transport aérien pour aider la France.
La France va-t-elle chapeauter ces opérations ?
Déjà engagée avec 1 600 hommes sur le terrain, la France a proposé d'être la "nation-cadre" de cette mission européenne et devrait donc y participer au niveau de l'état-major et des effectifs.
Si elle est le pays européen le plus engagé sur place, ses effectifs demeurent en effet insuffisants pour assurer sa mission, expliquait, fin décembre, Vincent Desportes, général de division dans l'armée française jusqu'à 2010, interrogé par francetv info. "La difficulté majeure est que l’une des missions des Français était de restructurer la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine), actuellement forte de 4 000 hommes. Il s’agissait d’en faire une force opérationnelle qui aurait été appuyée par les Français pour stabiliser et pacifier la Centrafrique. Or, on voit bien que cette force n’est absolument pas opérationnelle", analysait le spécialiste, alors qu'éclataient déjà des heurts au sein même de ces forces de la paix. Et 1600 soldats, "c’est notoirement insuffisant pour assumer tout ce qu’il y a à faire", tranchait-il.
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