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Centrafrique : ouverture d'une enquête pour viol après des accusations contre un soldat français en Centrafrique

L'affaire, révélée jeudi par le Haut Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, porte sur "des allégations d'abus sexuel d'une jeune fille" par un soldat de la force française Sangaris, déployée depuis décembre 2013 en Centrafrique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des véhicules blindés de la Minusca patrouillent dans la capitale centrafricaine, Bangui, le 9 octobre 2014. (HERVE CYRIAQUE SEREFIO / ANADOLU AGENCY / AFP)

L'armée française est une nouvelle fois impliquée dans une affaire d'abus sexuels en Centrafrique, après un premier scandale en avril dans ce pays et un autre en juillet au Burkina Faso. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a saisi le Parquet de Paris après avoir reçu des informations des Nations unies sur des accusations d'abus sexuels par un soldat français en Centrafrique, annonce vendredi 4 septembre le ministère de la Défense.

Quelques minutes après la diffusion du communiqué du ministère, une source judiciaire a indiqué qu'une enquête pour viol par personne usant de son autorité. Cette enquête a été confiée à la gendarmerie prévotale, la force chargée des enquêtes concernant les forces militaires françaises engagées à l'étranger. 

"Le Haut commissariat des droits de l'homme aux Nations unies a transmis la note verbale détaillant les allégations visant un soldat de la force Sangaris en Centrafrique", a indiqué le ministère. "Dès réception de ces éléments, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a immédiatement saisi le parquet de Paris en vertu de l'article 40 du Code de procédure pénale".

"La dernière d'une série d'allégations effroyables d'abus"

L'affaire, révélée jeudi par le Haut Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, porte sur "des allégations d'abus sexuel d'une jeune fille" par un soldat de la force française Sangaris. "La jeune fille, probablement en fin d'adolescence au moment des faits allégués, a donné naissance à un enfant en avril", précisent les services du Haut commissaire .

Les faits se seraient produits il y a environ un an et le personnel des Nations Unies en République centrafricaine (RCA) en a été informé le 30 août. "Ceci est la dernière d'une série d'allégations effroyables d'abus et d'exploitation sexuelle par des troupes étrangères en RCA", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein, le haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU. Il a ajouté que les autorités françaises avaient été informées de ces dernières accusations et que l'ONU se tenait disponible pour les aider dans leurs enquêtes.

Les Nations unies pointées pour leur lenteur à répondre 

Dans l'immédiat, l'Unicef va fournir un soutien psychosocial et une assistance juridique à la jeune fille et à sa famille via une ONG partenaire. La victime présumée a aussi déposé une plainte pour reconnaissance de paternité auprès des autorités locales.

La France enquêtait déjà sur des accusations d'abus sexuels sur des enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014. Ces allégations, révélées en avril par le quotidien britannique The Guardian, visent notamment 14 soldats français. Les enfants, âgés de huit à 13 ans, auraient également été violés par des soldats du Tchad et de Guinée équatoriale. Autre scandale touchant l'armée, deux soldats des forces spéciales françaises soupçonnés d'attouchements de deux petites filles au Burkina Faso ont été immédiatement suspendus et transférés en juillet en France où l'un des deux a été mis en examen, sur la foi d'images vidéo. 

Les Nations unies ont été vivement critiquées pour leur lenteur à répondre à ces allégations et pour avoir sanctionné un fonctionnaire qui avait, de sa propre initiative, transmis un rapport aux autorités françaises pour les alerter. Le 12 août, le chef de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), le Sénégalais Babacar Gaye, a dû démissionner après une série d'autres accusations d'abus sexuels commis par des Casques bleus sur des mineurs.

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