: Vidéo La tension règne toujours en Centrafrique
Alors que le Parlement français vote mardi la prolongation de l'opération Sangaris, sur le terrain, les tensions entre musulmans et chrétiens sont toujours très fortes.
Des soldats français protègent un automobiliste musulman, menacé de mort par des civils chrétiens armés de pierres, en plein centre-ville de Bangui. La scène a été filmée, dimanche 24 février, par une équipe de télévision chinoise, mais elle est devenue banale dans la capitale de la Centrafrique, théâtre de violents affrontements communautaires. Sur place, comme le montrent ces images, les militaires français tentent d'empêcher ces violences et de désarmer les milices chrétiennes, les anti-balaka, et leurs équivalents musulmans. Mais chaque camp justifie son manque de coopération par la crainte de nouveaux massacres.
La situation reste en effet explosive dans le pays. Des soldats tchadiens de la force africaine de maintien de la paix ont abattu lundi trois civils dans un quartier majoritairement chrétien de la capitale, après que deux militaires originaires du Tchad aient été tués. Le week-end dernier, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a menacé la France de représailles pour son intervention et son laisser-faire présumé devant les crimes commis contre les musulmans.
Les militaires réclament la poursuite de l'opération Sangaris
Le général Francisco Soriano, commandant de l'opération française en Centrafrique, a récusé, lundi sur Europe 1, les termes de "nettoyage ethnique" utilisés par des ONG pour qualifier les violences dont sont victimes les populations musulmanes dans ce pays. Samedi encore, trois civils musulmans ont été abattus en pleine rue par des miliciens chrétiens.
Le Parlement français se prononce mardi sur la prolongation de l'opération Sangaris en Centrafrique où 2 000 soldats sont déployés. Des débats qui s'annoncent animés en raison des difficultés sur le terrain, mais qui devraient se solder par un vote favorable des deux chambres. Au plus haut niveau, les militaires réclament la poursuite de l'opération pour consolider les progrès accomplis pour sécuriser le pays. Selon le général Francesco Soriano, l'intervention française devrait se poursuivre, "jusqu'à ce que l'opération de maintien de paix [de l'ONU] prenne le relais".
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