La Corée du Nord accro à la méthamphétamine
Dans le nord-est du pays, jusqu'à 50% de la population est dépendante à cette drogue dure, selon une étude sud-coréenne.
On savait la Corée du Nord amateure de cannabis, comme le rapportait Vice, mais apparemment, la drogue du moment dans le pays le plus fermé du monde est la méthamphétamine, selon le Wall Street Journal (en anglais).
La publication universitaire North Korean Review s'attarde sur la consommation de cette drogue dure, initialement fabriquée par le gouvernement. Une fois les ateliers fermés, les employés ont continué à mettre leurs nouvelles compétences à l'œuvre. D'après des déserteurs interrogés par les chercheurs Andrei Lankov et Kim Seok-hyang, le crystal, autre nom de cette drogue, inonde la société nord-coréenne depuis 2006.
"Cela soigne le mal de dos"
Une Nord-Coréenne citée par le Wall Street Journal estime que 80% de la population de sa ville, dans le nord du pays, a pris de la méthamphétamine au moins une fois. Les chercheurs, également cités par le journal britannique The Times (article payant et en anglais), sont plus alarmistes. "Presque tous les adultes dans cette région ont essayé plusieurs fois la 'glace' [un autre nom pour cette drogue], explique Kim Seok-hyang. J'estime qu'au moins 40 à 50% d'entre eux sont sérieusement dépendants."
Dans ce pays où les services de santé sont très limités, le crystal fait office de médicament. "Quand les habitants des campagnes prennent de la 'glace', cela soigne leur mal de dos. Et quand on en donne aux gens qui ont eu une attaque, ils récupèrent." La méthamphétamine a également été donnée aux soldats du régime comme stimulant en période de guerre, d'après le quotidien britannique.
De la drogue dans des valises diplomatiques
Le pouvoir nord-coréen est un trafiquant de drogue connu dans la région. En 2011 déjà, The Daily Beast (en anglais) revenait sur l'approvisionnement en crystal d'une région du nord-ouest de la Chine. Le Times indique, lui, que des ambassadeurs nord-coréens ont plusieurs fois été arrêtés avec de la drogue dans des valises diplomatiques. Mais le trafic de stupéfiants s'est répandu au sein même du pays.
Ce n'est pas la première fois que la consommation de drogue échappe au gouvernement nord-coréen, rappelle le Wall Street Journal. Dans les années 1990, l'opium renflouait les caisses de Pyongyang et sa consommation s'était répandue dans la population. Mais au milieu des années 2000, ce narcotique dérivé du pavot a laissé place à la méthamphétamine.
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