Des centaines de Français privés de salaire en Arabie Saoudite
Saudi Oger est la deuxième entreprise de BTP du royaume saoudien. Mais elle est aujourd'hui menacée de faillite, à cause d'une mauvaise gestion selon les employés. Résultat : les salaires ne sont plus versés.
Déclaration de bonne volonté de Saudi Oger
La semaine dernière, la direction de Saudi Oger a envoyé une lettre aux personnels pour les remercier de leur patience, alors que des centaines de familles ont leur carte bancaire bloquée, le frigo vide et des dettes. "Ils se moquent de nous " rétorque Patrick, un cadre en colère. Ce parisien père de famille travaille dans cette entreprise depuis 20 ans, et il a décidé de quitter l’Arabie Saoudite, car il estime que la situation est devenue intenable. D’autres salariés ne disposent plus d’iqamas, les permis saoudiens de travail et de séjour. Ils sont actuellement bloqués dans le pays, leurs comptes bancaires aussi.
L'ambassade de France intervient
Il y a quelques mois, l’ambassadeur de France, Bertrand Besancenot, a adressé une lettre à Saad Hariri, président du conseil d’administration de Saudi Oger. Deux jours après, le salaire de septembre était débloqué, avec une promesse (non écrite) que les employés seraient payés régulièrement à partir du mois de mars. Mais cela fait donc déjà un retard de cinq mois de revenus.
Et à cela s’ajoutent les centaines de sous-traitants français qui ont livré des chantiers il y a trois ans, et qui n’ont toujours pas été payés. Ils attendent, pour la plupart, sans plus aucun espoir.
Des recours possibles pour ces salariés
Ces salariés français sont soumis au droit français, explique sur France Info maître Pierre Bèfre, avocat spécialisé dans le droit des expatriés. Dans le cas présent, le salarié de Saudi Oger peut donc saisir le conseil des prud'hommes en référé. Il s'agit d'une procédure d'urgence qui dure environ un mois et qui permet d'exiger le paiement des salaires. Le droit français permet par ailleurs à un salarié qui n'est pas payé de poser sa démission sans perdre ses allocations chômage.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.