Egypte : heurts meurtriers entre police et supporters de foot au Caire
Au moins 22 personnes sont mortes dans des affrontements qui ont commencé avant le début d'un match de foot, dimanche.
Il s'agit des violences liées au football les plus meurtrières depuis 2012. Au moins 22 personnes sont mortes, dimanche 8 février, dans la soirée, au Caire (Egypte), lors de heurts opposant la police à des supporters du club de football Zamalek avant un match. Ces affrontements, qui ont aussi fait plus de 25 blessés selon un bilan officiel, ont éclaté devant un stade du nord-est du Caire.
Les autorités accusent des supporters du club de football de Zamalek d'avoir cherché à entrer de force dans l'enceinte du stade pour assister à la première rencontre du championnat de première division ouverte au public depuis 2012. Cette année-là, des violences meurtrières avaient éclaté dans un stade à Port-Saïd. Le nombre de supporters autorisés à entrer dans le stade dimanche était limité à 10 000.
Gaz lacrymo et tirs de chevrotine pour disperser la foule
Selon le ministère de l'Intérieur, "la foule à l'extérieur a rapidement dépassé ce chiffre et a tenté de prendre d'assaut les portes du stade et d'escalader les murs", dimanche soir. "Il y avait une voiture de police en feu", et la police fait usage de "tirs de chevrotine et de gaz lacrymogènes", a indiqué un témoin, précisant que "les gens se sont enfuis dans le désert" pour échapper aux heurts. Un autre témoin affirme que la police "a tiré des gaz lacrymogènes sur un grand nombre de supporteurs dans un espace très réduit. Les gens se piétinaient pour essayer de s'échapper".
Malgré la gravité de la situation, la rencontre a eu lieu, ce qui a renforcé la colère des supporters. Pour avoir refusé de jouer, le défenseur de l'équipe de Zamalek, Omar Gaber, a été temporairement suspendu par son club. En réaction aux violences, le gouvernement a décidé de suspendre le championnat jusqu'à "une date qui sera décidée ultérieurement", selon le bureau du Premier ministre.
Selon un responsable du ministère de la Santé, certaines des victimes avaient la nuque brisée. Des rapports ont montré que deux personnes étaient mortes de "pression extrême sur le torse". Le procureur général a ordonné l'ouverture d'une enquête.
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