Les moules vont-elles sauver les fjords de la pollution ?
Des chercheurs danois se sont aperçus que le mollusque pouvait absorber d'impressionnantes quantités de nitrogène injectées dans les eaux par les engrais utilisés dans l'agriculture.
Dans l'assiette, elles sont déjà très bonnes, mais dans les fjords, elles sont carrément dotées de superpouvoirs. Selon une étude menée par des chercheurs danois, les moules peuvent, grâce à leur capacité filtrante, lutter efficacement contre la pollution dans les fjords, ces anciennes vallées glacières envahies par la mer, rapporte jeudi 10 avril le site du Copenhagen Post (en anglais).
Le talent du mollusque consiste à ingurgiter des algues ainsi que d'impressionnantes quantités de nitrogène, expliquent les chercheurs du Centre danois des coquillages, à l'université technique du Danemark. "Dans le fjord de Skive, nous avons installé 18 hectares d'élevages mytilicoles, ce qui a permis de nettoyer et d'améliorer la clarté de l'eau dans une surface dix fois plus grande", a expliqué, au magazine scientifique, Videnskab Karen Timmermann, de l'institut des Bioscience à l'université d'Aarhus (Danemark).
Une solution (aussi) pour l'agriculture
Chaque moule peut filtrer de 20 à 25 litres par jour. Ces mollusques permettent donc d'empêcher que ces zones aquatiques fragilisées ne manquent d'oxygène, conséquence inévitable de la présence d'algues qui se développent à cause des émissions de nitrogène issues de l'agriculture.
Récolter ces moules et les réutiliser comme engrais permet de retirer le nitrogène des eaux et de le restituer dans les terres, là où les agriculteurs en ont besoin, poursuit le site du Copenhagen Post. Certes, le mollusque ne peut pas, à lui seul, constituer la solution contre la pollution des eaux. Mais les chercheurs s'accordent à dire qu'il pourrait au moins empêcher la concentration de nitrogène de mettre en danger les côtes, notamment au Danemark.
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