Provence : quand des vignerons acceptent d'enfouir des déchets sous leur cépage
Dans le sud, des entreprises de travaux publics rémunèrent les vignerons pour enfouir leurs déchets. Reportage.
Le rosé des Côtes de Provence, c'est un vin d'excellence qui fait la renommée du sud de la France. Une renommée qui pourrait être salie par des morceaux de carrelage, de béton et d'autres objets plus surprenants : plastique de canalisation, gaine électrique. Ces dernières années, Robert Durand, le président d'une association écologiste, a dénoncé en justice des vignerons qui ont accepté d'utiliser des déchets d'entreprises de travaux publics pour façonner leur terrain.
Déchets contre rémunération
Un des propriétaires concernés n'a pas souhaité répondre aux questions de France 2, mais en caméra cachée, il affirme avoir accepté de la terre, pas les déchets. Pourtant, cette pratique semble être courante dans la région. Plutôt que de payer 10 euros la tonne à une décharge, les sociétés de travaux publics contactent les viticulteurs, qu'elles rémunèrent deux ou trois euros la tonne pour enfouir ses déchets, sous les cépages. Il s'agit là d'une pratique frauduleuse : pour garder l'appellation protégée Côte de Provence, les viticulteurs ont l'interdiction de mélanger la terre locale avec la terre extérieure. Il existe pourtant des solutions pour les sociétés de travaux publics.
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