Elections en Espagne : la droite perd la majorité absolue, percée de Podemos, incertitude sur la coalition qui formera un gouvernement
Le parti populaire obtient 122 sièges, loin de la majorité absolue. Podemos est la troisième force politique, derrière les socialistes. C'est la fin du bipartisme.
Ce qu'il faut savoir
Casse-tête en Espagne après les élections législatives, dimanche 20 décembre. Comme l'annonçaient les sondages, les conservateurs du Parti populaire sont arrivés premiers. Mais le PP, au pouvoir, est très loin la majorité absolue, avec 122 sièges quand il en faut 175, selon les résultats officiels publiés dimanche vers 23h45 et portant sur la quasi totalité des voix. Il ne pourra pas gouverner seul. Le parti socialiste arrive deuxième avec 91 sièges. Le parti anti-austérité Podemos effectue une forte percée et talonne en voix avec les socialistes, mais à cause du système électoral, n'obtient que 69 députés. Les centristes libéraux de Ciudadanos occuperont quant à eux 40 sièges.
• Les tractations s'annoncent difficiles pour former un gouvernement. Le parti populaire revendique la victoire mais n'a pas la majorité absolue. L'idée de former une coalition socialistes-Podemos avec les petits partis catalans est envisageable sur le papier. Mais une réforme constitutionnelle autorisant la Catalogne à devenir indépendante ne passerait pas au Parlement ; le PP et Ciudadanos, résolument contre, ont une minorité de blocage. Ce qui pourrait dissuader les partis régionalistes de se joindre à une majorité de gauche. Pour compliquer le tout, les dirigeants de Ciudadanos ont annoncé qu'ils ne soutiendront ni Mariano Rajoy (PP) ni Pedro Sanchez (PSOE) pour devenir premier ministre.
• La fin du bipartisme. La percée de Podemos et Ciudadanos met en tous cas fin au bipartisme qui règne en Espagne depuis la fin de la dictature franquiste dans les années 1970. "Nous entrons dans une nouvelle ère pour notre pays", a déclaré le numéro deux de Podemos, Inigo Errejon, devant ses partisans lors d'un discours retransmis à la télévision.
Cinq années de crise. Près de 36 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans un pays traumatisé par cinq ans de crise et où encore un actif sur cinq est au chômage malgré la reprise économique qui a démarré fin 2013. Ce sera le principal défi du prochain gouvernement.