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Catalogne : "L'Union européenne ne connaît qu'un Etat membre, qui est l'Espagne", rappelle Pierre Moscovici

Invité de l'émission "Questions d'info", jeudi, le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a réagi au référendum qui s'est déroulé en Catalogne et a jugé que "c'est la démocratie espagnole qui doit, elle-même, régler cette affaire".

Article rédigé par franceinfo
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Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, le 22 juin 2017. (JAVIER SORIANO / AFP)

Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, est revenu jeudi 5 octobre lors de l'émission "Questions d'info", sur LCP, en partenariat avec franceinfo, Le Monde et l'AFP, sur la situation en Catalogne. Il estime qu'il faut résoudre cette crise par "le dialogue", et que l'Union européenne ne pourra pas, quelle que soit la décision de l'exécutif catalan, reconnaître une Catalogne indépendante.

Pour lui, au-delà de la question de l'autonomie, c'est celle de "l'inégalité de développement entre les territoires et les pays" de l'Europe qui se pose. Un problème qui pourra être plus facilement résolu selon lui avec l'entrée en vigueur d'un budget commun de la zone euro, une mesure qu'il défend depuis 2013.

"La Catalogne indépendante ne serait pas membre de l'Union européenne"

"Imaginons qu'il y ait une déclaration d'indépendance de la Catalogne", a expliqué Pierre Moscovici. À ce moment-là, "la Catalogne indépendante ne serait pas membre de l'Union européenne, car l'Union européenne ne connaît qu'un Etat membre, qui est l'Espagne" a-t-il rappelé. 

Le commissaire européen a jugé plusieurs fois cette question de l'indépendance de la Catalogne, qui tient pourtant en haleine toute l'Espagne, "un peu dans l'absurde et la politique fiction", expliquant que le vote organisé dimanche en Catalogne n'avait pas de valeur constitutionnelle, même s'il s'agit selon lui d'une "question complexe".

"Vous avez une population qui, on le sait, est extraordinairement divisée"

Pour sortir de cette "question politiquement complexe mais extrêmement claire sur le plan constitutionnel", Pierre Moscovici mise sur "le dialogue". Il estime aussi que la question de l'indépendance de la Catalogne est avant tout posée "aux Espagnols". "C'est la démocratie espagnole qui doit elle-même régler cette affaire-là", a-t-il ajouté.

"C'est une affaire douloureuse, car d'un côté vous avez l'unité du pays, de l'autre côté vous avez une revendication et en Catalogne même, vous avez une population qui, on le sait, est extraordinairement divisée. Il faut traiter ça avec beaucoup de sensibilité, et par le dialogue", a ajouté Pierre Moscovici.

"Je n'ai pas peur de la sécession généralisée"

Interrogé sur la possibilité que les revendications catalanes ne fassent tâche d'huile dans une Europe où plusieurs régionalismes s'expriment déjà avec force - comme les Flamands en Belgique -, Pierre Moscovici a dit ne pas y croire. "Je n'ai pas peur de la sécession généralisée, je pense que l'attachement à l'unité nationale et européenne est extrêmement fort", a expliqué Pierre Moscovici.

"Ce n'est pas une aspiration à l'autonomie qu'il faut prendre en compte, ce qu'il faut prendre en compte c'est la question des inégalités de développement, entre les territoires et aussi entre les pays. Il n'est pas possible que dans l'Europe et dans la zone euro, il y ait des pays qui profitent à plein de la construction européenne, pendant que d'autres ont l'impression d'être laissés pour compte", a également développé le commissaire européen.

Sur cette question, il estime que l'Europe "a un rôle à jouer" et que le budget et le ministre des Finances de la zone euro, pour lesquels il plaide depuis plusieurs années pourraient aider.

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