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A Londres, un bar à céréales attaqué par des manifestants anti-gentrification

Ils reprochent au Cereal Killer Cafe d'être le symbole de la gentrification du quartier, un phénomène qui fait grimper les prix et les loyers.

Article rédigé par franceinfo
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Avec son concept "hipster" et ses prix élevés, le Cereal Killer Cafe – ici le 10 décembre 2014 – illustre le phénomène de gentrification du quartier londonien de Shoreditch, selon ses adversaires.  (LUKE MACGREGOR / REUTERS)

A l'appel d'une "Fuck Parade", plusieurs centaines de manifestants ont attaqué un commerce de Londres (Royaume-Uni), samedi 26 septembre, munis de torches. Arrivés devant la vitrine du Cereal Killer Cafe, ils ont inscrit le mot "ordure" à la peinture, avant de mettre feu à un mannequin, tandis que résonnaient des feux d'artifice, rapporte l'Evening Standard (en anglais), cité par Slate. Au total, dix fourgons de forces de l'ordre ont dû être déployés sur la zone, et un policier a été blessé par un jet de bouteille. Un manifestant a été arrêté, précise encore le Sunday Express (en anglais).

"Nique la gentrification"

Mais pourquoi tant de haine contre ce magasin ? Au Cereal Killer Cafe de Londres (Royaume-Uni), il est possible de déguster à toute heure un bol de Coco Pops pour environ 4,70 euros, parmi des dizaines d'autres céréales prévues pour le petit déjeuner. Très tendance et très hipster, ce commerce installé dans le quartier de Shoreditch fait pourtant grincer des dents, depuis son ouverture en décembre 2014. Pour beaucoup, il incarne à lui seul la gentrification des lieux : l'arrivée massive d'une classe aisée dans un quartier populaire, accompagnée d'une hausse des loyers et des prix. "Cinq livres pour des céréales quand des gens meurent de faim", a d'ailleurs tweeté le mouvement à l'origine de la marche, lors de sa couverture de la soirée. "Nique la gentrification."

"Nous ne voulons pas d'appartements que personne ne peut louer, nous voulons des habitats abordables", résume le manifeste (en anglais) du mouvement anti-gentrification de Shoreditch. "Les classes populaires sont contraintes de quitter leurs maisons mais nous ne partirons pas sans avoir livré combat." Faut-il blâmer pour autant les propriétaires du Cereal Killer Cafe ? Le débat est ouvert en Angleterre. Dans le Guardian (en anglais), l'éditorialiste Audrey Gillan estime qu'il faut avant tout mettre en cause les choix municipaux : "Les manifestants n'ont même pas fait mention de la décision polémique du maire Boris Johnson de donner son feu vert à Bishopgate Goodsyard, un quartier d'appartements de luxe avec très peu de logement social."

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