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Arrestation d'un soldat allemand suspecté d'un projet d'attentat

Un officier de l'armée allemande soupçonné de préparer un attentat a été arrêté mercredi, à Offenbach, près de Francfort. Il servait dans une brigade stationnée dans la ville française d'Illkirch, au sud de Strasbourg.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La police allemande procède à un contrôle d'identité dans les rues d'Offenbach (Allemagne), le 23 mars 2017.  (MAXPPP)

Un soldat de l'armée allemande stationné en France, se faisant passer pour un réfugié syrien, a été arrêté par la police qui le soupçonne d'avoir projeté un attentat, annonce jeudi 27 avril le parquet de Francfort (Allemagne).

Le soldat a été interpellé mercredi, en même temps qu'un étudiant allemand de 24 ans, soupçonné d'avoir été "impliqué dans les possibles préparatifs d'attentat", précise le parquet.

Le suspect principal est un lieutenant de 28 ans de la Bundeswehr. Il était stationné à Illkirch-Graffenstaden, dans la banlieue de Strasbourg, où se situe une importante base militaire franco-allemande. Les enquêteurs n'ont pas donné à ce stade d'informations précises sur les cibles potentielles de l'attentat. L'officier a été arrêté à Offenbach, une localité située à l'est de Francfort.

Convictions "xénophobes" du soldat allemand

Dans le cadre de l'enquête qui a mobilisé, outre la police allemande, les forces de sécurité françaises et autrichiennes, des perquisitions ont été menées mercredi dans 16 lieux différents. Des téléphones portables, des ordinateurs et des documents écrits ont été saisis, précise le parquet de Francfort.

Le parquet parle des convictions "xénophobes du soldat de la Bundeswehr", pouvant laisser penser à un acte contre des étrangers. Mais la presse allemande évoque aussi la possibilité qu'il ait voulu avoir une autre cible puis faire porter le chapeau aux réfugiés. L'homme a été repéré fin janvier à l'aéroport de Vienne en Autriche, alors qu'il venait récupérer dans les canalisations des toilettes un revolver pour lequel il n'avait pas de permis.

En s'intéressant à lui, les enquêteurs ont découvert qu'il avait réussi à se faire enregistrer en décembre 2015 dans son pays comme demandeur d'asile syrien, alors qu'il ne parle pas arabe. Selon le quotidien Die Welt (article en allemand), l'homme avait dissimulé sa nationalité allemande et s'était contenté de parler français. Sa demande avait été approuvée en janvier 2016, ce qui lui a permis de bénéficier d'un logement et d'aides sociales. Manifestement, il a réussi pendant tout ce temps à faire des navettes entre sa caserne en France et son foyer de migrants en Hesse, dans le centre l'Allemagne, sans se faire repérer.

Jeter le "discrédit" sur les immigrés

"Il a mené tout cela en parallèle, une sorte de double vie", a indiqué à la presse une porte-parole du parquet, Nadja Niesen, "je n'ai pas connaissance qu'une pareille affaire se soit jamais produite." Le fait qu'il évolue sous une fausse identité et les éléments découverts sur ses "convictions xénophobes" permettent de soupçonner "qu'il a planifié un attentat", a encore indiqué le parquet de Francfort.

"Nous savons, à partir de messages vocaux enregistrés, que les deux suspects étaient racistes", a souligné Nadja Niesen. Die Welt indique que le soldat a pu chercher à commettre un attentat avec l'arme retrouvée à Vienne, sur laquelle il aurait laissé ses empreintes, afin de mener les enquêteurs sur la piste du réfugié pour lequel il s'était fait passer. Le but était, toujours selon le journal, de jeter le "discrédit" sur les immigrés.

L'Allemagne a ouvert ses portes depuis 2015 à plus d'1,5 million de réfugiés, principalement venus de Syrie, Irak et Afghanistan. Dans une autre affaire récente, un Allemand, également passé par la Bundeswehr selon les médias, est soupçonné d'avoir attaqué à l'explosif mi-avril le bus des joueurs de l'équipe de football de Dortmund en essayant de faire porter le chapeau à des islamistes. Il avait laissé sur place une lettre à la gloire de l'organisation Etat islamique.

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